Novastar système L’Anversois Joost Zweegers a déjà vendu 30.000 exemplaires de son premier album
Né dans le Limbourg hollandais le 1 er avril 1971, de parents hollandais, Joost Zweegers, qui a les deux nationalités, se sent néanmoins anversois (tous mes amis sont belges ) même s’il ne se considère pas comme faisant partie à proprement parler de la scène anversoise. J’ai toujours été très isolé, surtout en musique. La première fois que ma famille a entendu ce que je faisais, c’est cette année, quand le disque est sorti.
C’est tout dire quand on sait que «Wrong», le premier hit issu de cet album éponyme qui bat les records de rapidité de vente pour un premier disque belge (30.000 en six semaines!), a été écrit en 1992 et que Joost a fait partie, entre-temps, en 93-94, du groupe Milk the Bishop (un album sur Double T qui, pour une fois, n’a pas eu le flair pour signer Novastar).
Joost est de fait un grand solitaire. Il écrit depuis 1990 un paquet de chansons dans sa chambre mais peu les entendent avant 1996, quand il participe au Rock Rally de Humo… qu’il emporte haut la main. Et puis durant deux ans: le silence.
Quand vous gagnez le Rally, tout le monde veut vous signer, mais moi à l’époque, j’avais encore la rage, j’en voulais à la terre entière. Tout ça n’était pas très réel alors que pour moi, la musique, c’est quelque chose de réel, de vital. J’ai tout sacrifié pour la musique: j’ai quitté la maison, ma petite amie, j’ai tout sacrifié pour écrire mes chansons, une vraie maladie. Tout en continuant à manquer de confiance en moi. C’est grâce à «Wrong» que j’ai survécu car je sentais que cette chanson devait devenir un tube. J’ai regretté bien sûr ce qui, au lendemain de ma victoire, pouvait être pris pour de l’arrogance car deux ans plus tard, j’étais toujours au point mort. J’étais un contestataire et ça ne m’a rien rapporté.
En 1998, oublié de tous, Joost est malgré tout invité au Rock Rally en tant qu’ancien gagnant, histoire de faire patienter le public pendant que le jury délibère. Joost débarque seul à la guitare acoustique, donne tout ce qu’il a dans le ventre et finalement fait mieux que tous les finalistes. Cette fois, Novastar est prêt à signer et c’est Warner qui l’emporte.
Maintenant, je suis davantage capable d’assurer et de garder les pieds sur terre. Je suis plus calme, mûr et serein, ça étonne tout le monde car la pression est très forte en ce moment avec le succès. Il y a cinq ans, j’étais trop naïf, je n’avais qu’une idée en tête: être une rock star. Aujourd’hui, j’ai compris que l’essentiel est de rester honnête et intègre. On peut ne pas aimer ce que je fais mais on ne pourra jamais dire que c’est du toc. Même avec une autre production, il restera des chansons fortes et émouvantes. C’est ça mon obsession. Je peux toucher les gens avec simplement une guitare acoustique…
Ce disque, de fait très réussi, est une nouvelle production signée Wouter Van Belle, celui qui devient le «magic man» parvenant à assurer le succès de premiers albums (Milk the Bishop, Axelle Red, Gorki, Noordkaap). Membre de Dead Man Ray, Wouter amène avec lui ses complices Daan et Elco, pour un disque qui met bien en évidence les capacités vocales de Joost et la grande mélodicité de ses chansons au parfum années 80 pré-Radiohead:
C’est vrai que U2 m’a beaucoup influencé mais pas Crowded House auquel on m’a comparé, par contre. Je dirai plus les Beat- les, en ce qui me concerne. Wouter, pour moi, est plus un artiste qu’un musicien. Il serait plus collectionneur que peintre. Il sait structurer une chanson. Mais il y a toujours des bagarres avec lui car il a tendance à surproduire un disque.
Aujourd’hui, Novastar est maître du jeu. Il peut choisir entre T/W et l’Axion Beach. Il a le monde à ses pieds. A 29 ans, il a suffisamment de plomb dans la cervelle pour gérer cet énorme capital. Star, en toute honnêteté…
THIERRY COLJON
Novastar sera à l’Orangerie du Botanique (avec Mud Flow en première partie) ce jeudi 27 avril. Infos au 02-218.37.32. Album «Novastar» (Warner).