Ukulélé Session Brisa Roché

 L’histoire de Brisa Roché aurait pu se résumer à une trajectoire finalement classique: celle d’un talent évident repéré par un label prestigieux, Blue Note, qui prit sous son aile la chanteuse d’origine californienne. Celle d’un premier disque “The Chase”, qui, s’il laissait entrevoir de réelles dispositions, ressemblait finalement fort peu à la voix qui le portait, aussi éloigné de ses origines musicales que de ses envies. Celle, enfin, d’une mise au placard par sa maison de disques, qui pensait probablement avoir usé ce qu’elle devait user d’une artiste, après avoir tenté de la faire passer pour une cousine de Norah Jones.

Toutes les photos de la session (Photos Ismael Moumin)

Il y a pourtant bien plus de Björk en Brisa que de Norah. Dans l’allure, avec ces yeux d’esquimaux, ce regard perçant, dans l’originalité aussi qu’elle déploie sur les plages de son deuxième disque, “Takes”, paru à l’automne, synonyme de renaissance pour la demoiselle, aujourd’hui établie à Paris. L’accroche, elle n’est pas venue de cette pochette pourtant allèchante, mais d’un morceau, pour la première fois entendu sur Myspace (www.myspace.com/brisaroche ), le sautillant et intriguant “Whistle”, avec son siffllement de circonstance: morceau entêtant coloré de country, bercé par une voix abîmée à la cigarette et à l’alcool. Pour composer ce deuxième album souvent déglingué, Brisa Day Roché s’est recentrée sur ses racines, renouant avec la campagne de son enfance, pour écrire, , seule, ces morceaux pas forcément évidents, à l’occasion doucement psychédélique. Parce qu’on aimerait trouver des comparaisons, on la rapprochera d’une Feist, mais sans pouvoir nier qu’elle a dû regarder bien plus loin dans son dos pour nourrir son imagination.
“Takes” fourmille en tout cas de sons rétros, conçu pour le vinyl plus que pour le support CD. “Breathe In Speak Out” oscille précisément entre cette tendance passéiste et des élans de modernité plus björkiens, la simplicité d’un morceau voix-piano et des orchestrations plus complexes.
 Il y a encore ce “Trampoline” dans lequel on ne sait pas trop si Brisa chante à dessein ‘faussement juste ou justement faux” comme l’écrivait joliment Nicolas Alsteen dans “Rif Raf”.
Un doute dans lequel tient justement tout ce disque souvent captivant (“Call Me”), parfois anodin (“The Choice”).

Pour nous rejoindre dans le tram, Brisa et son guitariste désarmant de gentillesse ont dû se défaire des hauts talons dont la jeune fille, à la ville, se munit, manière de gagner encore quelques centimètres. Le goût probablement des hauteurs, une façon d’être plus proche des nuages. Le temps nous était comme souvent compté. Un aller, un retour; de quoi enregistrer deux titres, en mouvement à travers la rue Royale, dans deux générations de tram. Et ce n’est peut-être qu’une impression, forgée à l’écoute de ses chansons sous influence seventies, mais il nous semble bien que le plus ancien des deux trams est celui qui sied le mieux à l’atmosphère des chansons de la belle Brisa. Parce qu’on y est davantage secoué, en phase avec le chaos urbain? Il y a, sans aucun doute, de ça.

www.myspace.com/brisaroche

www.thisisbang.com

Visionnez la session sur Dailymotion : http://www.dailymotion.com/cplesoir

Brisa Roché sera en concert au Botanique le 12 mars (Rotonde) 20hTickets : Vente : 13 € – Prévente : 10 € – Bota’Carte : 7 €  

Réservations sur www.botanique.be


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