Vicelards, les Kills changent leur guitare d’épaule avec l’étonnant « Midnight Boom ». Ils sont bruts ! Ils sont vrais !
entretien
Avec leur troisième album, The Kills, alias Jamie « Hotel » Hince (récente conquête de Kate Moss) et Alison VV Mosshart réussissent le contre-pied parfait.
« Midnight Boom » va surprendre beaucoup de monde. Pourquoi pareil revirement ?
Hotel : No Wow était déjà très différent de Keep on your mean side. Je veux avancer. Evoluer. Changer. Je vois les Kills comme un voyage et je ne tiens pas à ce que celui-ci offre toujours le même paysage. Quand on bosse sur un disque, on n’écoute pas de musique. On pense à nous. On veut pouvoir enregistrer un album de calypso et qu’il sonne toujours Kills. Je suis lassé du rock. Mis à part Archie Bronson Outfit, il y a peu de groupes contemporains qui me trouent. Il n’est pas arrivé beaucoup de bonnes choses au rock depuis les années 70.
Le terme « accessible » est-il une insulte à vos yeux ?
Hotel : Oui. Comme le mot « commercial »… J’ai toujours aimé les petits groupes. Les groupes underground. Rebelles. Agaçants. J’aime l’idée que les gens doivent faire des efforts pour apprécier la musique à sa juste valeur. La musique, ça se mérite. Aujourd’hui, le seul truc que tu as à faire, c’est de flâner sur MySpace. Quand on était gamin, on devait descendre en ville. Aller dans un magasin de disques. On découvrait des albums grâce à leur artwork. A travers des pochettes ou grâce à des posters punaisés aux murs. Maintenant, tu cliques et tu te fais une idée d’un groupe en dix secondes. Les auditeurs accordent de moins en moins de temps et de crédit aux artistes.
Vous avez cherché l’inspiration à Los Angeles. Pourquoi ça n’a pas marché ?
VV : Le problème, c’était tout simplement L.A. La ville, les gens qui y vivent.
Hotel : Ce n’est pas un terreau fertile. Tu tombes sur une conversation en studio et ça parle de méditation. De prof de yoga. De la bouffe bio qu’ils vont aller chercher pour midi. Ce n’est pas nous… Quand on est arrivé en ville, on a cherché un endroit où bosser et on s’est vu proposer un studio sur la plage. Je ne peux pas faire un disque les pieds dans le sable. Tout ce dont j’ai besoin, c’est d’être enfermé dans ma chambre. C’est toujours comme ça que j’ai fonctionné. Je le reconnais : Los Angeles était mon idée. Je n’aime pas me répéter. Que ce soit dans ma vie sociale ou dans la musique. Je pensais Los Angeles bizarre, inconfortable. Or, certaines choses y sont vraiment immobiles. Le studio où Led Zep a enregistré son troisième album, par exemple, est toujours le même qu’à l’époque.
VV : C’est très américain de préserver les choses de la sorte.
Hotel : Forcément : les Etats-Unis n’ont que 200 ans d’histoire.
Parlez-nous de « Pizza Pizza Daddy-O » qui vous a visiblement inspirés.
Hotel : C’est un documentaire sixties sur les chansons au jardin d’enfants. Celles que les gosses chantonnent en se tapant dans les mains et en jouant à la marelle. J’ai toujours aimé le blues. La musique simple et primitive. Les comptines ont quelque chose d’étonnant. Leurs paroles sont très sombres. Leurs mélodies sont à la fois simples et fortes. Les enfants tapent dans les mains pendant que ces morceaux parlent de violence domestique, d’alcoolisme… C’est un peu lié à ce qu’on fait.
Que trouve-t-on dans la bibliothèque et le cœur des Kills ?
Hotel et VV : Le Tambour, Last exit to Brooklyn, In cold blood, Les fleurs du mal, Visions of Cody…
Vous avez un côté sale. Certains diront « lugubre ». La tristesse est-elle votre moteur ?
Hotel : J’ai toujours pensé que nous avions besoin de larmes, de souffrance pour écrire des chansons. Mais on s’est beaucoup amusé en bossant de nuit sur ce disque. On pourrait comparer l’enregistrement de Midnight Boom au Wigan Casino. C’était un club de Northern Soul. Il ouvrait à minuit. Ça avait quelque chose de romantique. Les gens s’éclataient jusqu’aux petites heures.
me
5 mars 2008 à 20 h 33 min
Mon Dieu, quelle prétention…
LUI, Jamie Hince, n’aime pas les trucs commerciaux? 😀
Allons donc, c’est bien “agréable” les Kills mais c’est très easy listening!
Puis franchement “depuis les 70’s y a pas eu beaucoup de bonnes choses dans le rock”??????????????????
Peut-être qu’il a pas le temps de se cultiver, Jamie Hince, il passe trop de temps dans des magazines branchouilles à la Jalouse…
oser aller parler d’underground, lui…lol
le clip de leur dernier single est pas mal fait ceci dit.