Avec Le Fil, son deuxième album, Camille s’est fait connaître partout en francophonie mais aussi – de façon assez exceptionnelle pour un disque en français – en Angleterre (où elle a vendu 20.000 disques), en Allemagne, en Australie, en Amérique du Sud et même aux Etats-Unis. Ce n’est donc pas un hasard si elle revient cette fois avec un disque chanté essentiellement en anglais, d’où le jeu de mots : Music hole.
« Ça fait longtemps que j’aime chanter en anglais, nous a-t-elle confié. Notamment dans Nouvelle Vague. J’écoutais beaucoup de rock quand j’étais petite et j’ai toujours écrit en anglais. Le projet de Music Hole est venu très rapidement et naturellement, à force de me balader autour du monde, à New York notamment. J’avais envie de chanter en anglais tout en restant très européenne, finalement. »
C’est le moins qu’on puisse dire avec un disque une nouvelle fois très original, avec des textes osés dont tant les Brittons que les Ricains n’ont guère l’habitude :
« Les Anglo-Saxons sont moins attachés aux textes que nous. Il suffit d’écouter les premiers Beatles pour en être convaincu. C’est un tout pour eux, une chanson. Sans doute que pour eux, je représente la chanteuse française, avec un peu d’exotisme. Sur ce nouvel album, je voulais quelque chose de tribal, d’organique, avec des interrogations sur l’humain, l’histoire et la cosmogonie. Sur scène, j’insisterai sur le côté explicite, avec deux beat boxers, deux chanteuses et un percussionniste. Je pense à Stomp, avec mon corps en guise de percussions. Et sans machines cette fois. »
Un gospel sans Dieu
Music Hole, en plus de son aspect comédie musicale, a également des accents gospel, même si un titre comme « Gospel with no Lord » risque de mal passer dans les Etats américains du sud : « La spiritualité peut très bien s’exprimer sans lien avec une religion. Je vais d’ailleurs profiter d’une invitation au Printemps de Bourges pour reprendre a capella des chants sacrés. Il ne s’agit pas d’un manifeste mais d’un plaisir soul. C’est un besoin consistant à me relier à quelque chose que je connais bien et dont je peux disposer à ma guise : mon corps. J’en ai la maîtrise. »
L’étape suivante consisterait à faire du cinéma. Si Camille a répondu présent pour le doublage de Ratatouille, elle remet à plus tard une vraie carrière d’actrice. On l’a déjà vue très à l’aise à la télévision, quitte à en devenir grimaçante :
« La télévision est un format et un exercice imposés, dans lequel on a de moins en moins d’espace pour s’exprimer. Je me sens souvent à l’étroit, sauf quand je peux m’éclater en direct. Les forces sont déséquilibrées bien souvent, face à un animateur qui est la vraie vedette de l’émission. C’est trop souvent superficiel aussi. J’ai par exemple décliné l’invitation de la Star Academy car je ne suis pas à l’aise avec le concept de l’émission. »
THIERRY COLJON
Album Music Hole (EMI).
Camille sera en concert aux Nuits Botanique, au Cirque royal, le 16 mai. Infos sur le www.botanique.be.
Le clip de “Gospel With No Lord”
[dailymotion x4vrry]
defrance
4 avril 2008 à 18 h 56 min
tres,tres swing.camille est talent tueuse.MORCEAUexeptionnel
Thibault
6 avril 2008 à 20 h 10 min
Je l’adore! Elle est pleine de créativité. C’est une vraie artiste, en à peine trois albums, elle a su s’imposer. Chaque album est intéressant et pleins de bonnes choses. Bonne continuation à cette grande dame.