DANIEL DARC, Sébastien Tellier et Catherine Ringer ont tous parlé d’amour au Printemps de Bourges.
BOURGES
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
Le printemps, cette année dans le Berry, se vit davantage dans les salles que dans les allées du festival qui jouent à saute-mouton avec la pluie. Pour se réchauffer le cœur, rien de tel que des chanteurs qui ont des tonnes d’amour à délivrer à un public ivre de musique.
Catherine Ringer détient la palme, elle qui termine la tournée des Rita Mitsouko sans Fred Chichin, décédé l’an dernier d’un cancer fulgurant. Le bruit court que Catherine se voit contrainte par des assurances refusant d’endosser l’annulation de la tournée, vu l’état connu – et caché – du malade. Mais on peut aussi aisément imaginer que la Ringer préfère partager son chagrin avec le public des Rita, plutôt que seule chez elle.
Après avoir évoqué la mémoire de Fred dès son entrée en scène, la chanteuse des Rita Mitsouko rend le plus bel hommage à cette musique pop et rock qu’on n’oubliera jamais. Épaulée par son groupe d’où émerge le grand guitariste Sylvain Laforge (impérial sur « C’est comme ça » !), Catherine, tout habillée de noir, n’a rien perdu de son énergie légendaire. Entre reprises et hits des Rita, en véritable meneuse de revue, elle enivre et ravit un public qui en redemande. Chapeau !
Daniel Darc a totalement remanié son groupe – il est dorénavant entouré par le jeune trio Asyl, un nouveau claviériste, son guitariste habituel et un violoncelliste – pour un set tendu et rigoureux.
En forme, l’ange ressuscité parcourt ses deux derniers albums avant de replonger dans Taxi Girl (« Cherchez le garçon » en rappel) avant la lecture du « Psaume 23 » en final. En marcel noir révélant bien son corps tatoué, Daniel défend au mieux ses textes et les mélodies de Frédéric Lo, proprement, sans surprise, mais avec une sobriété et une concentration qui éclairent l’essentiel : son art.
Sébastien Tellier est également un sacré personnage. Le Sébastien Chabal de la pop française, planqué derrières ses lunettes noires, ses longs cheveux et sa barbe, s’amuse de tout : il reprend « Divine » qui défendra les chances françaises à l’Eurovision (il veut bien apporter quelques notes francophones à « Divine », histoire de répondre à la polémique lancée par un élu UMP). Il est là pour gagner ou alors terminer dernier et battre le record de Telex qu’il admire. Entouré de deux synthés et de percussions électroniques, il se donne à fond, tant à la guitare électrique qu’au clavier, avec une décontraction toute naturelle. Ce mec est fou, mais on l’adore.
Le trio Puggy défendait nos couleurs vendredi, dans la section Découvertes, dans une Hune de 900 places bien garnies.
Voici ce qu’écrit Le Berry Républicain de leur prestation :
« Entre douceur et énergie, les trois rockeurs de Puggy ont assuré le spectacle, avec des mélodies efficaces. D’emblée, ils attaquent avec un morceau qui déménage. Les garçons savent aussi jouer des ballades, toujours avec de l’énergie. Le chanteur, lui, réussit des solos de guitare aux accents espagnols. Et les Belges terminent avec talent sur une reprise du Vesoul de Brel ».
On voit que le trio anglo-franco-suédois de Bruxelles, pour rejoindre la capitale berrichonne, était passé par Vierzon. Heureux de sa prestation, Puggy a pu ensuite fêter ça avec les représentants belges des festivals Nuits Botanique, Couleur Café et Francofolies de Spa. L’union sacrée ?
Et l’on termine par le coup de cœur de la semaine : le concert de Moriarty. C’était la troisième fois que le groupe français se produisait à Bourges, mais sous le grand chapiteau cette fois. Leur blues sudiste aux accents intimistes aurait été mieux mis en valeur dans une plus petite salle mais la voix de la chanteuse et les arrangements du groupe ont malgré tout réussi à nous emballer.
Thierry Coljon
Daniel Darc sera aux Nuits Botanique le 15/5, aux Ardentes le 13/7 et aux Francofolies de Spa le 19/7. Sébastien Tellier sera aux Nuits le 13/5, aux Ardentes le 10/7 et aux Francos le 17/7. Puggy sera aux Ardentes le 13/7 et à Spa le 20/7. Moriarty sera aux Nuits le 10/5 et aux Francos le 19/7.