Certains artistes ont la belle vie. Albin de la Simone, par exemple. Ce n’est pas qu’il est particulièrement gâté, car il vient de perdre le soutien (et les généreuses avances) de la major EMI, au profit de l’indépendant Wagram. Cela ne l’a pas empêché de partir un mois à Bali, pour écrire et composer dans un bungalow d’Ubud, paradisiaque petit village d’artistes, ce disque qui respire le plaisir et la joie de vivre.
« Au total, ça ne coûte pas plus cher que d’aller faire pareil à Tours ou à La Louvière, nous a avoué celui qui a vécu trois ans à Tournai, pour ses études artistiques à Saint-Luc. Je voulais surtout quitter Paris, où je vis et suis sans cesse distrait. Bali, j’y étais déjà allé en vacances. Ici, j’avais besoin de m’isoler, et aussi de chasser des idées noires suite à ma séparation avec Jeanne (NDLR : Cherhal). Je suis resté seul un mois, dans un bungalow qui donnait sur un temple. Le matin, j’écrivais les textes à l’étage, les après-midi, je les passais en bas à composer sur mon ordinateur, et le soir, je sortais pour me détendre. »
Un rêve ! Une décontraction que l’on retrouve dans ce disque à la fois gai et drôle. L’humour sert des chansons toujours tendres et plus profondes qu’il n’y paraît, comme dans « Le tire-fesses », très belle métaphore sur la vie. Dans ce disque, on trouve aussi beaucoup de chœurs féminins, réalisés par… Albin lui-même : « Je pensais réenregistrer ces parties en France, par des choristes. Puis, on a trouvé que ma voix montée d’une octave, un peu spéciale, donnait bien. Sur scène, j’aurai autour de moi deux choristes, Rose et Barbara Barnes, qui sont en fait des marionnettes sexy. »
Albin de la Simone – qui retournera à la tournée de Vanessa Paradis cet été, pour une dizaine de dates (dont les Francofolies de Spa) – a changé. Comme s’il était sorti de sa coquille et osait plus d’exubérance : « C’est vrai que ces concerts aux côtés de Vanessa et de M m’ont fait le plus grand bien. Vanessa m’a mis en confiance et m’a appris à prendre et à donner plus de plaisir sur scène. »
Comme son pote Matthieu Chedid, Albin est très sollicité. On l’a vu sur certaines dates de la tournée de Keren Ann, après Le Soldat rose et avant sa participation aux prochains albums d’Arthur H et de Maxime Le Forestier. « Ça fait plaisir, bien sûr, de faire partie d’une sorte de petite famille. Même si Matthieu et moi, on ne se voit qu’en travaillant ensemble. J’aimerais aussi voir plus souvent des amis comme Mathieu Boogaerts, qui vit à Bruxelles maintenant. »
Ce mercredi 7 mai, avec Suarez et Berry, à la Rotonde du Botanique.
Bungalow ! (Wagram – Bang !).
THIERRY COLJON