Jamie Lidell superstar

On avait gardé un souvenir agacé de “la première télé” de Berry, en janvier, quand Daniela Lumbroso, pour présenter la jeune chanteuse, avait usé d’une formule maladroitement condescendante; parce que si Berry a bien des airs d’oiselet tombé du nid, et un sourire craquant de timidité, le “elle est mignonne” paraissait assez déplacé en présence de la chanteuse, soudain réduite à l’état de bête curieuse. L’essentiel n’est plus là, ni dans le fait que comme beaucoup, on rêvait de croiser la silhouette de la chanteuse. Dont une écoute, ce mercredi, de “Mademoiselle” nous avait rendu à nos bonnes intentions.

Mais si l’on fait partie de ceux qui nourrissaient le désir de croiser, même fugacement, le regard désemparé de la petite chanteuse, dans un couloir du Botanique, c’était pour le spectacle du chapiteau qu’on avait fait le déplacement et une mise en jambe gonflée à la dub et à la soul-funk avec Gotye et Jamie Lidell.

Avec le premier nommé, les Nuits tiennent déjà leur rang de festival de découverte. Pas en grandes pompes. Tout bêtement: né à Bruges, Gotye s’est exilé en Australie, où il est en train de décrocher la timbale: vainqueur de l’équivalent du Mercury Prize, ce multi-instrumentiste y fait figure de phénomène. La contagion devrait gagner nos latitudes avec la sortie annoncée de “Like Drawing Blood”, le 23 mai. Un album dans lequel Gotye a tout fait: les nappes atmosphériques dub (sensuelles à la manière d’un b.o. d’Exotica), les percus, les synthés, les voix, pour un résultat stupéfiant. Gotye, sur un ring de boxe, combattrait hors catégorie.

Musicalement, c’est tout aussi percutant; fluide malgré la contrainte qui impose à Gotye de galoper de sa batterie à ses claviers, après un détour vers son iBook. Entamé devant trois péquenauds, avec le prenant “This Is The Only Way”, le concert se clôt dans une douce euphorie, et une exhortation du jeune homme: “vous aimez ma musique. Achetez-la. Ou si vous la partagez, vous aurez ça sur votre conscience.” Dans l’intervalle, une démonstration étonnante, parfait zakouski avant la pièce maîtresse Jamie Lidell. Du solide, là aussi, pour une recette pas tellement différente au final, de celle de l’Australien. A cette différence près que, d’entrée de jeu, ça cogne plus dur et plus carré. La soul excentrique du roi Lidell a fait bouillonner le parquet du chapiteau, surchauffé. Les titres de “Jim”, son dernier disque, tels que “Little Bit Of Feel Good” ou “All I Wanna Do”, et ceux de “Multiply”, l’ont transformé en un dancefloor bourrée de soul, “comme au plus beau temps de la Motown”, selon la formule consacrée. Rien à voir sans doute, mais cela nous a rappelé les concerts de Cassius, l’année dernière…Mais il y avait aussi du Marvin Gaye dans la prestation du bonhomme, très en forme..  “Jim” et sa cohorte de bombes à danser ont fait leur effet, y compris pour ceux qui, comme nous, avaient déserté le lieu, et rejoint les marches toutes proches. En dehors comme en dedans, il faisait plus de 37°2, la Nuit. (C.Pt)


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7 Comments

  1. nkotb

    8 mai 2008 à 13 h 18 min

    Waouw, que d’infos sur le concert de Jamie Lidell! Si je compte bien, ça fait 4 lignes et demi. La personne qui a écrit ça est-elle sûre d’avoir vu le concert ?

  2. flashy flash

    8 mai 2008 à 13 h 58 min

    C clair, même avec les 3 chansons que g vu du concert, j’aurais pu t’en pondre plus.

    Problème de machine à café peut-être….

  3. fab

    8 mai 2008 à 15 h 24 min

    mais c’est malin, les gars : 4 lignes ! oui, mais vous oubliez de compter le titre…

  4. C.Pt

    8 mai 2008 à 15 h 55 min

    Et les mecs
    vous savez quoi? Le web permet parfois de complèter un papier pas fini parce que d’autres trucs sur le métier.
    Vous en voulez plus sur Jamie Lidell. Bon, allez.

  5. Pingback: Mademoiselle Berry et Monsieur Albin | frontstage

  6. flashy flash

    9 mai 2008 à 11 h 16 min

    Ca y est t’as regardé la k7? 😀

  7. Pingback: La nouvelle vie de Jamie Lidell | frontstage

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