Mademoiselle Berry et Monsieur Albin

Après une première mise en bouche, vendredi, au Cirque royal, avec les excellents Tindersticks, on est entré dans le vif du sujet de ces Nuits Botanique, mercredi, dans des serres à l’airco fort utile et sous un chapiteau aux abords ensoleillés. On a, par la même occasion, retrouvé cette ambiance particulière, qui n’appartient qu’à elles, de Nuits à la fois nonchalantes, sur l’escalier de pierre entouré des stands de bouche, et effervescentes à l’entrée des salles au va et vient incessant.

Les photos de la première journée
Il ne faut jamais se fier aux apparences. La Rotonde était loin d’être remplie pour le premier programme proposant Suarez, Berry et Albin de la Simone. Rien ne laissait penser qu’en fait, les Nuits Botanique, avec une prévente de 20.000 tickets, ont déjà battu leur record d’affluence en ouverture de festival. Annie Valentini et Paul-Henri Wauters n’en sont pas peu fiers. Les patrons du Bota fêtaient d’ailleurs ça au vernissage de la passionnante exposition No New Enemies. Le collectif international spécialisé dans le street art propose au Musée, durant toutes ces Nuits, un véritable bouquet de couleurs, de masses et de vie, une explosion d’énergie qui va à merveille avec le concept du festival. Si seulement la rue pouvait davantage ressembler à ce feu de créativité, la ville n’en serait que plus belle…
Berry privée
Pendant que sous le Chapiteau, Gotye, à savoir le Belge Walter Debacker tout seul avec ses machines, bénéficiait de l’effet Jamie Lidell (une salle plein à craquer, grâce notamment à la communauté flamande venue en grand nombre), Suarez, à la Rotonde, rivalisait avec le soleil et la clope en plein air. Pas grand monde donc pour voir les premiers pas du groupe montois qui est parvenu à placer son « On attend » sur de nombreuses radios. Marc Pinilla et sa bande de Njava ont malgré tout réussi à révéler dans la décontraction quelques belles chansons groovy qui figureront sans doute sur leur premier album à paraître en septembre, juste avant la Nuit du Soir du 26 septembre. Leur version accélérée de « La vie en rose » de Piaf prouve en tout cas qu’ils n’ont peur de rien.
Leur succédait Mademoiselle Berry flanquée de son guitariste et coproducteur Lionel Dudognon (Erwin Autrique était, lui, dans la salle). La jeune chanteuse tourangelle n’apparaissait que plus fragile (déjà qu’elle n’est pas grosse !), avec ses chansons douces et belles. Le set, fort bref malheureusement, avait des allures de concert privé, intimiste au possible. Le charme de Berry suffisant à nous donner une seule envie : la retrouver très bien tôt avec un groupe.
Albin de la Simone, lui, est venu avec son band au complet mais aussi un petit théâtre de marionnettes. Les vraies vedettes de son show (avec clavier recouvert de peluche rose) sont ses deux choristes, Rose et Samantha Barnes, de Dallas. Non seulement leur voix n’existe pas (il s’agit de celle, trafiquée, d’Albin tirée de l’album Bungalow !) mais, faites de mousse, ont besoin d’une marionnettiste pour exister. Un vrai Muppets Show d’un Albin visitant ses trois albums avec ce dynamisme et cette sensibilité qui nous le font tant aimer. Voilà en tout cas une Nuit qui commençait bien…

THIERRY COLJON


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