“Poney Express ? Du western bubble-gum”

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La siesta plutôt que la fiesta, ce dimanche. Après un départ en fanfare, les jardins du Botanique ont sans doute connu ce dimanche la soirée la plus calme depuis le début cette édition 2008. Sauf peut-être au Cirque royal, où une série d’explosions aphones ont récuré les mirettes des courageux présents dans la fournaise. Sur le site du Botanique, la performance scénique la plus intense est venue des rappeurs allemands Puppetmastaz. Devant une bonne poignée de fans venus vibrer sur leurs beats et leur flow, la troupe de marionnettes déjantées a réussi à faire monter la température dans un chapiteau… rempli à moitié seulement.
C’était malgré tout l’occasion de faire des découvertes. Nous avons rencontré les membres de Poney Express, le nouveau projet transatlantique de Robin Feix, bassiste de Louise Attaque, et de sa compagne Anna. L’album sort sous peu en Belgique (ce vendredi, d’après nos infos) et s’appelle “Daisy street” (Atmosphériques – Bang !). Interview du couple à la terrasse du Botanique.


Comment vous êtes-vous lancés ensemble sur scène ?

Les deux : Ca a été simultané, y’a pas eu d’entres les deux, on est devenus simultanément amants (Robin : c’est comme ça qu’on dit…c’est nul) et musiciens.

On connaît la raison du choix du nom de l’album “Daisy street”, c’est le nom de la rue de Cardiff où où vous avez enregistré. Mais Poney Express, pourquoi ?

Robin : Y’a deux choses : bon, évidemment ça fait un peu penser aux Etats-Unis, n’est-ce pas ?… Ca c’est le folk qu’on aime, c’est les Violent Femmes un groupe de folk punk américain. La deuxième idée est plus rigolote parce qu’elle s’attache au courrier rapide. Avant de trouver ce nom, on composait la nuit et au petit matin on avait un désir très fort d’envoyer à un auditeur ce qu’on était en train de faire et pour ça, on envoyait par email à une “meuf” qui s’appelle Clarisse (qui est devenue notre manager, d’ailleurs), qui nous renvoyait des réponses en disant : “c’est pas mal, on aurait pu faire comme si…” Donc Poney Express est né de ces courriers.

Cette référence aux Etats-Unis dans votre musique, elle vient d’où, de voyages, de la musique que vous écoutez ?

Anna : C’est pas plus les Etats-Unis que l’Angleterre en fait.

Robin : C’est juste la musique anglo-saxonne qu’on écoute depuis qu’on est… moi ado et Anna depuis qu’elle est née. Je suis déjà allé aux Etats-Unis, mais ce qu’on en sait vraiment, ça vient des chansons en fait.

Comme dans cette folk américaine, où l’on dépeint la vie là-bas, vous racontez votre vie. Il y a un décalage entre votre musique, plutôt folk anglo-saxonne, et une manière très française d’amener les textes et de poser la voix sur cette musique.

Anna : Pourtant on a essayé de pas faire en sorte que ce soit pas très français ! On essaye pas de bien écrire (sic).

Robin : ce qui est sûr, c’est que si Anna avait été anglophone, on n’aurait pas fait Poney Express. C’est une problématique intrinsèque : oui on écoute que de la musique anglo-saxonne, et oui on va mettre du français dessus. Ca justifie l’existence de Poney express.

Vous faites référence au cinéma dans ce disque, notamment à “Dead man”. On a pourtant du mal à trouver dans votre musique cette moiteur suffocante et crasseuse du film de Jim Jarmusch.

Robin : c’est bubble-gum nous. C’est “Dead man”, mais bubble-gum. C’est vraiment comme ça qu’on essaye de le vivre, un western pas grave. Si t’es pas vraiment un indien, tu peux faire l’indien quand même.

Dans les mois qui viennent, qu’est-ce qui va se passer pour vous ?

Robin : On a l’intention de faire pas mal de concerts parce qu’on a pas mal de travail à faire sur lascène.

Anna : on n’a pas encore fait beaucoup de concerts, on joue depuis novembre, donc y’a plein de boulot.

Robin : On a commencé à deux, ensuite trois, maintenant on est quatre (batteur de Tétard : Gé, et Lucille de Musard), bientôt cinq. A chaque fois, ça fait du travail. On essaye de bosser une certaine détente, d’oublier la technique et la pression.

Propos recueillis par Corentin Di Prima


LE DISQUE. – Poney Express, « Daisy street »Pendant que Gaëtan bossait avec Bashung, Robin, bassiste de Louise Attaque et d’Ali Dragon, a monté un nouveau groupe avec Anna Berthe, la chanteuse de Tétard. Le couple a enregistré à Cardiff un disque en français, frais et vivifiant. Une pop hantée par Nancy Sinatra et le style cow-boy d’un Hazelwood. (Atmosphériques – Bang !) http://www.myspace.com/poneyexpress



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