Odieu et Jean-Marie Aerts revivent leurs rêves punk-rock avec Victoria Tibblin, une jeune chanteuse suédoise découverte à Paris.
Si le premier album de Victoria Tibblin, publié en octobre dernier sur Mercury France, n’est sorti chez nous qu’en janvier 2008, cela fait depuis l’automne qu’Odieu et Gilles Verlant nous envoient des mails rivalisant d’éloges. Et on a vite craqué pour cette jeune voix chantant aussi bien en français qu’en anglais – pour le physique, on ne peut que renvoyer vers la session ukulélé de nos voisins du soir.be.
Née à Stockholm en 1987, Victoria, au décès de son père, suit sa mère mannequin à Londres, puis à Paris où elle réside aujourd’hui. À l’âge de 15 ans, le chanteur René Joly (« Chimène », en 1971) la remarque et parvient à la faire signer chez Mercury. « J’ai été signée pour ma voix, nous a raconté Victoria. On avait fait des démos en 2004. René Joly était adorable, un vrai chou à la crème, mais je n’étais pas à l’aise avec ce qu’il me faisait chanter. Ce n’était pas mon truc. C’est là que j’ai commencé à composer, en n’écrivant qu’en anglais. »
Mercury insiste. Egidio Alves Martims, son directeur artistique, lui présente des auteurs et compositeurs, mais ça ne fait pas tilt chez Victoria. Jusqu’au jour où Egidio lui conseille d’aller voir en concert, à Paris en 2005, un chanteur belge dont il est fan : un certain Didier Odieu. « Je ne m’attendais pas à voir un punk derrière son piano. Les autres ne cherchaient pas à comprendre mon univers, ils pensaient tout savoir. Didier a tout de suite compris ma souffrance, ma solitude. J’étais très rebelle, à l’époque. En cinq minutes, j’ai compris que c’était lui avec qui je devais travailler. Didier, que j’ai retrouvé au bar après son concert, n’était pas chaud, au début, mais j’ai insisté, car je ne voulais personne d’autre. J’avais des bribes de chansons, qu’il a reprises et terminées. Il a été très à l’écoute. J’ai compris avec lui que je devais aussi chanter en français. »
Belle comme elle est, Victoria aurait très bien pu faire mannequin, comme sa mère : « A 13 ans, j’ai fait des photos, ça m’a donné confiance en moi, car j’étais convaincue d’être une petite laide. À l’école, j’étais détestée par tout le monde. Je n’avais pas beaucoup d’amies, j’avais un drôle d’air, j’étais squelettique, très solitaire, fille unique, très refermée sur moi-même. »
La danse et le dessin
Ces photos de mode lui permettent de gagner son argent de poche. Mais jouer la belle plante ne plaît guère à la petite Victoria. Ses passions sont le chant, le dessin et la danse : « J’ai commencé la danse classique à l’âge de 3 ans. À 13 ans, je me suis cassé le pied, ça m’a dégoûtée. Ce fut un gros drame. L’illustration, ensuite, m’a beaucoup plu, même si j’ai toujours aimé la musique. »
Odieu se met donc à bosser à Bruxelles avec Victoria. Il lui écrit des textes en français sur le yaourt de la chanteuse. Il fait appel à Jean-Marie Aerts (TC Matic) pour lui donner un coup de main : « Quelles guitares ! Il est irremplaçable. Je me suis tout de suite bien entendue avec lui. Je suis très éclectique en musique. J’aime ce qui est gai et triste, pop et punk. J’aime autant Clash que Billie Holiday ou les Chemical Brothers. Je suis ce que je fais et je fais ce que je suis. Chez Mercury, ils me prennent un peu pour une folle. »
L’orientation un peu barge qu’impose Odieu à l’univers de Victoria inquiète Mercury, qui commence à traîner la patte. Mais c’est mal connaître l’obstination de Didier, qui s’implique à tous les niveaux dans le projet. Il devient même le manager de la chanteuse : « On nous a fait longtemps attendre, ce fut la croix et la bannière pour mixer le disque, car entre 17 et 20 ans, on évolue vite. On a vraiment sué. Résultat : on est aujourd’hui tous contents. »
Au Botanique le jeudi 12 juin (02-218.37.32, www.botanique.be).
Album Mercury – Universal.
THIERRY COLJON
Balaen
5 novembre 2008 à 21 h 42 min
Très zoli. Et même mieux que ça. Elle se débrouille comme une grande avec son instrument, mais surtout place une vraie charge émotive dans sa voix (et les paroles; surtout de “Tue moi”). Moment rare dans des waters orientaux d’or (super tadelakt; c’était où ? ).
modele masculin
26 mars 2010 à 0 h 27 min
une jeune chanteuse suedoise decouverte a paris -> jecomprends pas trop là …