Si on était un instant resté à la frontière entre le rêve et la réalité, en fin d’après-midi à Werchter, on avait confié à R.E.M. la mission de nous faire basculer d’un côté plutôt que de l’autre. La setlist livrée par les organisateurs du festival promettait elle aussi le meilleur de ce côté, pour la sixième venue du groupe dans le festival. Sous les mêmes auspices que leur dernier passage par le Sportpaleis où Michaël Stipe, Peter Buck et Mike Mills avaient passé en revue les 20 années de leur production.
A regarder de près la liste des morceaux annoncés, le constat est limpide: on allait assister à un show inspiré, une heure et demi durant. Légérement prévisible tout de même. On ne compte plus le nombre de fois où R.E.M a dû jouer “What’s The Frequency Kenneth” live. Pas pour nous. Pour eux: la menace de ronronner est bien réelle.
Lightshow soigné, retransmission en direct du concert sur les écrans géants en arrière-plan, l’entame est prometteuse avec “Orange Crush” qui ouvre les hostilités, sur un fonds de guitares épaisses, dans le ton du dernier opus du groupe “Accelerate”, paru en mars dernier. L’évidence est là qu’on a bien devant soi – si on excepte l’épais rideau de 40 000 individus qui nous sépare – l’un des plus grands groupes du monde. On n’a pas dit “le meilleur”; si tout cela tourne à plein régime – il le faut pour venir à bout de 25 morceaux -, on attendra en vain le climax du concert. Mis à part les pieds dans la boue, ou le refrain Bubblegum de “Imitation Of Life”, cela ne colle guère. Walk Unafraid et Hollow Man forment peut-être un diptyque intéressant, le manque de présence du groupe laissera de marbre une assistance pourtant prête à jouer les choristes sur “One I Love”. Et l’on est encore qu’à la moitié du concert que les premiers baillements apparaissent et que le gros des troupes entament sa marche forcée de retour.
Mal leur en aura pris? La suite Horse To Water, Bad Day, I’m Gonna DJ, Supernatural Superserious ramène au premier plan les résolutions 2008 de R.E.M., gravées sur son dernier album. Mais cela fait alors déjà plus d’une heure que la moulinette tourne, avec un son bien trop uniforme sur l’ensemble du concert que pour secouer l’électrocardiogramme. Plat, même à l’heure de l’électrochoc “Losing My Religion”. Reste à rejoindre au pas de course les Frères Chimiques. On vous en recause plus tard. (C.Pt)
jièfe
4 juillet 2008 à 11 h 55 min
Ils ont fait le boulot, ni plus ni moins… Sachant que le public festivalier n’est pas forcément composé de fans avertis venus uniquement pour R.E.M., on attendait un peu plus de show (l’enchainement avec les Chemical Brothers n’était pas vraiment à l’avantage de R.E.M. de ce point de vue!) dans un concert somme toute fort mécanique et crispé. Le public était mou, certes, mais quand après 5 titres, on s’exclame que l’atmosphère est “colder than expected” (peut-être causait-il seulement météo? ;), fatalement ça n’aide pas…
lionel
4 juillet 2008 à 14 h 50 min
Quelle différence par rapport à leur dernière apparition. il parlait de la météo, et qu’il nous excuse, nous avions été sous la pluie …
Enfin , une prestation lisse et parfaite , sans aucunes émotions …
Vincent
4 juillet 2008 à 17 h 11 min
je suis parti avant la fin…
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aLeX
5 juillet 2008 à 13 h 29 min
c’était chiant
Gervy Cédric
6 juillet 2008 à 21 h 19 min
et dire que j’avais vaguement pensé y aller rien que pour eux… merci les gars, commentaires avisés !!!
remfan
7 juillet 2008 à 9 h 20 min
Ici, on compare REM à l’électro pré-enregistrée sur bande des Chemical Brothers qui compensent leur non-présence (ils enverraient leurs jardiniers à leur place que personne ne verrait la différence) par un show certes beau à voir mais sans chaleur !!
Le public était mou, (déjà) fatigué, ivre, shooté, et surtout jeune, inculte et sans goût.