Des contrastes, Werchter n’en offre pas que du côté vestimentaire, entre un jeudi sous parapluie et un vendredi sous crème solaire. Les 400 mètres qui séparent, à vol d’oiseau, le Marquee et la Mainstage peuvent à l’occasion être le théâtre de tremblements parfaitement antithétiques.
Avant l’heure du goûter, c’était d’un côté Patrick Watson, de l’autre, Slayer qui ferraillaient. Dans deux styles que tout oppose. Passé l’amusement quasi folklorique d’une demi-heure de gros riffs assassins, on s’est bien vite mis à l’abri des décibels furieux des seconds pour passer dans un autre monde. Oui, évidemment, plus cérébral, mais les gars de Slayer feraient de toute façon passer n’importe quel rockeur pour un danseur de Béjart. Ce sera peu dire qu’ils ont retourné Werchter et l’on entend déjà certains avancer qu’on aura pas plus fort – en termes de puissance, d’ici dimanche.
« Aujourd’hui, les Etats-Unis fêtent leur indépendance. C’est de la connerie. Vous voulez l’indépendance ? Vous voulez la guerre ? » Slayer donne le ton. Slayer n’est pas un groupe de rock. Slayer est une machine. Elle raconte les tueurs en série, le satanisme, la religion, l’holocauste. Un dessin du Malin sert de toile de fond à la main stage. Ca va vite. C’est du bon. C’est du lourd. Pas étonnant venant d’un quartet mythique dont le disque « Reign in blood » (1986, oui oui 86) est considéré comme l’un des meilleurs albums heavy de tous les temps.
Les Américains sont sans doute les seuls musicos à pouvoir porter des t-shirt de leur groupe quand ils donnent des concerts. Faut des couilles. Et ils en ont. Une poignée d’excités se rentre dedans au pied de la scène. D’autres regardent consternés. Pour une vraie communion, le gang de Tom Araya aurait dû s’arrêter au Graspop ou à Dour.
Alors, pensez, Patrick Watson avec ses structures complexes, ses raffinements, ses morceaux travaillés par couches – vocales, pianistiques-, qui lorgne du côté du brouillard. Il ferait pas le poids le petit Patrick?
On avouera pourtant un penchant très marqué pour ses morceaux, et leur déploiement scénique, qui a gagné en cohésion depuis la dernière prestation en festival, l’année dernière au Pukkelpop, avec quatre musiciens qui semblent prendre un malin plaisir à changer de place et d’instrument, à marteler le xylophone, à beugler dans le mégaphone. Au passage, le sympathique Patrick et son groupe auront livré quelques extraits d’un futur album, terminant leur concert sur un “Luscious Life”quasi méconnaissable. D’autant plus précieux. (C.Pt et J.B.)
Hammerfran
4 juillet 2008 à 17 h 29 min
Il faudrait peut-être arrêter de considérer les groupes de Metal comme des sauvages. Slayer est un excellent groupe qui, c’est vrai, n’a pas sa place à Werchter, mais plutôt au Graspop. Autre chose: Werchter n’est-il pas le festival du rock? Alors que font les Chemical Brothers, 2Manydjs, Soulwax et tous ces groupes électro à ce festival?
eric
5 juillet 2008 à 11 h 59 min
yeah Slayer ça tue! Un des dieux du métal et un pionnier dans la musique tout court! Sus à ceux qui regardaient consternés et qui auraient tout simplement mieux fait d’ouvrir grand leurs oreilles et d’accepter une musiques qu’ils ne connaissaient probablement pas! Triste quand on entend régulièrement dire que les métalleux sont des sectaires à l’ouverture d’esprit aussi close que celle d’un neo nazi! Quand à Wechter et ses prix prohibitifs, ce festival n’a jamais autant ressemblé aujourd’hui à une vaste blague mainstream dans laquelle l’esprit rock et de la découverte ont disparu depuis longtemps! Alors il fait bon de donner un éternel petit coup de gueule anti Bush (n’est ce pas REM?), mais a t on oublié à qui appartient ce festival? Werchter ou le cynisme de la consommation aveugle.
aLeX
5 juillet 2008 à 13 h 36 min
j’ai choisi patrick watson
TiS(ch)
5 juillet 2008 à 19 h 06 min
Sûr que Slayer n’aurait pas dépareillé au Graspop, fois de spectateur. Genre pour vous donner une idée, on voyait plus de t-shirts de Slayer que d’autres grands groupes des Marquee… Mais incomparable évidemment avec le nombre de t-shirts pour Iron Maiden, enfin bref. Metal rules.