No Stress /4: Radiohead vaut 6 bières

On ne va pas laisser les organisateurs du festival être les seuls à tenir une comptabilité de l’événement, eux qui épinglaient hier avec un certain contentement le 1000e concert à leur boutonnière dorée. C’était celui des Editors, le millième depuis la création du festival en 1975 sur les terrains du Chiro.

Un chiffre symbolique, quand d’autres le sont beaucoup moins aux yeux du festivalier. On ne parle pas des deux milles mètres reliant le parking B5 à l’entrée du festival. Deux mille mètres en début de journée, encore deux mille à l’issue des concerts. On en viendrait à bénir le pass parking qui nous assure d’une place à un demi-kilomètre du champ de bataille werchtérien.

Un autre aura pesé aussi dans la balance: celui du coût d’un gobelet vide, dont certains font collection, scrutant le moment où, la dernière gorgée avalée, vous allez vous décider à laisser le vôtre se soumettre aux lois de la pesanteur.
L’équation n’aura pas échappé aux plus pingres : 20 gobelets ramassés = une bière gratuite. A raison de 2,5 euros par consommation, c’est donc 5 anciens FB que rapporte le geste de ramassage. L’indexation salariale est passée par là : + 25 pc par rapport à l’année dernière, où le même geste n’enrichissait guère le travailleur que de 4 anciens francs. On ne dira pas que ça donne de l’espoir. Surtout rapporté au gain total supposé que les organisateurs ont tiré de l’augmentation du prix du verre.

Ressortons la calculette : à supposer que chacune des 320 000 personnes n’engloutisse qu’une bière par jour, c’est 80 000 euros de plus qu’en 2007 qui ont garni les caisses de Werchter. Sans le moindre effort supplémentaire. Ca ne suffit pas pour rétribuer Radiohead – pour qui Libération avance un cachet proche des 500 000 euros. L’effort n’est pas démesuré, et l’on pourrait même proposer le défi suivant pour une prochaine édition : monnayer la venue du groupe avec la garantie que chacun boive 6 verres pendant le festival.

Bénéfice escompté : 6 verres X 320 000 = 1 920 000 gobelets à ramasser  = 96 000 boissons gratuites. C’est chic, le recyclage.


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2 Comments

  1. Gervy Cédric

    8 juillet 2008 à 2 h 15 min

    fascinant cet article… mais putain, 5 0 0 0 0 0 € ???? tcheu, à ce prix-là, je veux bien aussi devenir le Benoît XVI de l’écologie mondiale !

  2. CAON

    12 juillet 2008 à 13 h 19 min

    Dans ce registre, tu px aussi te renseigner sur le prix de Neil Young… Pourtant lui que je sache il ne fait rien pour l’écologie…

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