Le festival des Ardentes, qui espère attirer 60.000 personnes au parc Astrid de Coronmeuse, du 10 au 13 juillet, est déjà installé. En équilibre financier dès la 2e édition de l’an dernier, le festival de Fabrice Lamproye et Gaëtan Servais a trouvé sa place dans le club des grands festivals wallons, où la concurrence est pourtant féroce. Nous avons demandé à Fabrice Lamproye, le directeur artistique du festival, le secret de ce succès.
D’habitude, cela prend plusieurs années avant de stabiliser un festival. Comment les Ardentes ont-elles réussi ce pari si vite ?
La particularité des Ardentes, c’est que le festival a été initié par des personnes qui travaillaient sur le terrain depuis quinze ans. On a attendu que les circonstances s’y prêtent et que les agences nous fassent confiance.
En particulier Live Nation qui, dorénavant, vous gâte davantage que Dour. On se souviendra que c’est pourtant vous qui, il y a quelques années, avez lancé en Belgique la campagne anti-ClearChannel (la maison mère de l’agence américaine de spectacles), en appelant au boycott en raison de leur monopole ?
Je maintiens ce que j’ai dit il y a cinq ans. C’était une réaction épidermique par rapport à ce qui se passait. Mais plutôt que de leur fermer la porte, j’ai préféré le dialogue avec leurs représentants belges. Le dialogue a été constructif et le résultat est là. En comparant la façon dont ils travaillent et les agences indépendantes, je me suis rendu compte que ma position, qui se justifiait à une époque, ne tient plus maintenant.
Live Nation prétend que certains artistes ne veulent plus aller à Dour pour des raisons d’hygiène et d’organisation…
Je n’ai pas de commentaire à faire sur Dour mais il est vrai que dès la première édition, nous avons mis l’accent sur l’accueil des artistes. Il ne faut pas non plus exagérer l’importance des agences belges de booking. Beaucoup de décisions se prennent à Londres ou à Paris.
Il y a aussi des critères objectifs qui font qu’un artiste préfère jouer dans tel festival parce qu’il en a gardé un bon souvenir ou parce qu’il veut de la nouveauté. On se parle entre nous, que ce soit avec les Francos ou avec le Cactus festival. Avec ce dernier, on partage certains artistes qui, comme ça, donnent deux concerts en Belgique le même week-end, plutôt que d’aller à l’étranger. Je pense qu’il y a assez de place pour tout le monde. De toute façon, nous ne cherchons pas à avoir les têtes d’affiche de Werchter. On partage davantage la philosophie du Pukkelpop qui, de par son histoire et sa réputation, a priorité.
Les festivals sont très politisés en Belgique avec, bien souvent, des organisateurs qui ont eux-mêmes un mandat d’élu. Pour les Ardentes, on parle du PS…
Personnellement, je ne suis affilié à aucun parti. Ni Gaëtan ni moi ne briguons de mandat politique, même si Gaëtan est de fait un sympathisant socialiste. Il se fait simplement que la Ville de Liège, qui est PS, nous alloue un subside qui représente 5 % de notre budget. Nous vivons des sponsors privés et de la billetterie.
Nous n’avons pas demandé de contrat-programme à la Communauté française parce que nous ne remplissons pas encore les critères. On a simplement des aides à l’emploi de la Région wallonne qui nous permettent de nous structurer.
VANTROYEN,JEAN-CLAUDE,MANCHE,PHILIPPE,COLJON,THIERRY