Yoav sur son nuage

La carrière du chanteur sud-africain a été lancée à Montréal. Il ne donne qu’un concert en Belgique cet été. Rencontre.

MONTRÉAL

DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL

Yoav est chez lui à Montréal. Lors des quatre concerts programmés la semaine dernière au Festival international de jazz (auxquels un cinquième a dû être rajouté, vu la demande), le chanteur sud-africain n’a d’ailleurs pas hésité à avouer que Montréal était sa ville préférée au monde.

Sous le « magic mirror » en provenance directe de Belgique, Yoav a livré – en solo, comme toujours – l’intégralité de son premier album, Charmed & strange, sans oublier l’original « Idioteque » de Radiohead.

Yoav est un citoyen du monde, un vrai troubadour n’ayant que sa guitare et ses pédales de boucles enregistreuses pour bagage. Né en Israël, d’un père architecte roumain et d’une mère chanteuse d’opéra, il a vécu toute son enfance en Afrique du Sud, avant de partir à Londres, de revenir au Cap, de repartir à New York où il a vécu cinq ans, puis de s’en retourner à Londres et d’aller à Montréal, les deux villes où il a enregistré son disque.

Il y a un an, une amie québécoise travaillant pour la Fondation d’art contemporain DHC nous donnait le single « Wake up » d’un certain Yoav, qu’ils avaient décidé de soutenir. « Un ami manager du Cap travaillait pour cette Fondation montréalaise, se souvient l’artiste. Il leur a fait écouter une de mes démos et c’est comme ça que, pour le Canada, j’ai signé avec leur label PHI. Je vivrais bien à Montréal, s’il n’y avait l’hiver. Pour le moment, je suis basé à Londres, mais je sais que ça ne durera pas. »

Cette Fondation DHC, créée par la milliardaire Phoebe Greenberg, a profité du Festival international de jazz de Montréal pour lancer l’exposition de Sophie Calle « Prenez soin de vous », en présence de Feist qui a chanté cinq titres en solo acoustique.

Pendant ce temps-là, Yoav charmait le public de ses multiples influences : « A la maison, mes parents n’écoutaient que de la musique classique. Ils ont voulu que je suive des cours de violon et de violoncelle dès mes 4 ans. À 12 ans, je me suis rebellé. Je devais me cacher pour pouvoir jouer avec la guitare de mon grand frère. Il m’a dit que si en six mois, je jouais mieux que lui, il me la donnait. C’est ce qui est arrivé. Il m’a même dit que si je devenais un jour riche et célèbre, je lui devais une Porsche rouge. Je vais bientôt pouvoir lui offrir une Dinky Toys. »

À 15 ans, Yoav, à la demande de Neil Finn, chante « Into temptation » avec Crowded House devant 15.000 personnes. Depuis, on ne peut plus l’arrêter. Il a trouvé son style, et un son particulier grâce à cette guitare qu’il utilise comme une beat box. « C’est parce que je suis nul avec les machines. En revanche, je tape sans cesse sur la table et sur ma guitare. Économiquement, c’est plus facile et plus léger, bien sûr, ça me permet aussi de bouger sans trop de difficultés. J’ai déjà en tête le prochain disque. J’aimerais aller plus loin, avec des musiciens. Ma motivation, c’est apprendre et évoluer sans cesse, pour m’améliorer. »

Yoav se souvient très bien de son seul concert belge à ce jour. C’était à la Rotonde du Botanique le 1er février dernier, le jour où il réalisa également cette session ukulélé pour lesoir.be qui le révéla chez nous, avant la sortie de son album. « Je n’oublierai jamais ce concert, qui fut un des meilleurs de l’année. La salle est incroyable, et la centaine de gens présents était très réceptive. Je suis content de revenir en Belgique, aux Ardentes. J’aimerais aussi revenir au Botanique en septembre, si on veut bien de moi. J’ai quelques dates en Allemagne à la rentrée. »

Aux Ardentes ce dimanche 13 juillet.

THIERRY COLJON


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