La pluie a laissé de méchantes traces sur le site ce vendredi pour une journée et une longue nuit électro.
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On a déjà vu des scènes semblables mais l’effet est toujours saisissant. Foudroyant même. Lorsque quelques éclairs ont déchiré la nuit noire, jeudi soir, annonçant des pluies diluviennes, un vent de panique s’est abattu sur le site. Les spectateurs présents au pied de la scène principale pour Trentemoller ont cherché la moindre parcelle sèche ou espace couvert tandis que les autres se réfugiaient dans le Hall des Foires, pour s’abriter.
Siouxsie, égérie punk-gothique, entamait son concert et régalait les fans des Banshees avec un joli triumvirat « Dear prudence », « Christine » et « Happy house » tandis que les sinistrés, trempés de la tête au pied, se réfugiaient bien au chaud. Tout bénéfice pour la Siouxsie, entourée d’un nouveau groupe et qui connaît une nouvelle jeunesse. Bon, comme Madonna, rien ne l’oblige, à plus de 50 ans, à exhiber ses jambes qui surplombent de longues et hautes bottes empruntées à Francis Lalane mais, blague à part, Siouxsie n’a pas démérité. Le son aurait pu gagner en subtilité pour éviter de donner cette sensation d’uniformité mais on a eu quelques jolies parties de guitares sur les nouvelles compositions échappées de Mantaray, album solo de l’Anglaise.
On vous raconte dehors ? Une bande de potes s’amuse à sauter dans d’immenses flaques d’eau afin d’éclabousser son monde comme lorsqu’on fait une « bombe » à la piscine. D’autres, déjà bien allumés, sont partis comme un 15 août en Outremeuse tandis que dans le hall, la température monte encore d’un cran en attendant Cypress Hill. Alors qu’il devait bien y avoir entre 4 et 5.000 personnes et que le hall fleurait bon les épices chères à Jah, DJ Muggs s’est présenté le premier sur scène afin de balancer deux ou trois scratches mordants. Ensuite, place à Sen Dog et B-Real, les deux mc’s ? ainsi qu’à Eric Bobo, le fabuleux percussionniste portoricain. On a assisté à une heure de concert pied au plancher proposant un véritable best-of (« I ain’t goin’out like that », « Tequila Sunrise », « Dr Greenthumb ») devant une salle devenue, au fil des salves, complètement folle.
Vendredi, en début d’après-midi, c’est plutôt le sentiment de gueule de bois qui prédomine. Pas au sens éthylique du terme mais plutôt par rapport à l’état désastreux de la plaine. Sauf miracle et même en cas de beau temps, la plaine sera encore sinistrée ce week-end. Il ne serait peut-être pas vain d’imaginer comment rendre le terrain plus praticable ou du moins plus confortable en cas de météo caractérielle. « En même temps, c’est plus rock’n’roll, » entend-on. Cest un fait…
On rit lorsque deux copains bien raides se roulent dans la boue peu avant les Cool Kids, décidément très à l’aise sur les planches. Juste avant, c’était la joute électronique entre Montevideo et Compuphonic. Soit un set festif et ludique, frais et joyeux qui convient mieux en milieu de nuit qu’en plein air mais qui n’a pas refroidi pour autant public très en jambes. Les Shameboy avaient déjà fait sensation le week-end dernier à Werchter et quittent la scène le sourire aux lèvres après un set de pure électro diablement efficace. Yelle décroche, pour l’instant (18 h 53), la palme à l’applaudimètre avec une présence scénique indéniable qui cache mal l’absence de vrais morceaux même si l’électro-pop de la miss reste fédérateur.
Quelques mois avant la sortie de leur deuxième album annoncé fin septembre, Soldout a rassuré ses ouailles avec un concert, serré et très dense, de 50 minutes. Derrière leurs machines, Charlotte et David ont eu l’intelligence de proposer des anciens morceaux légèrement reliftés à l’image d’un « I can’ wait » à l’intro fulgurante. Le public des Ardentes attendait Soldout pour ses nouveaux morceaux. Cinq nouvelles compositions ont été ainsi offertes et la première impression est que le Soldout 2008 est plus frontal et plus sombre aussi. L’accueil a été à la hauteur de la prestation : chaleureux. On en oublierait presque la reprise des Dead Kennedys, « Too drunk to fuck » malicieusement envoyée. On imagine déjà le nouveau répertoire porté par un light show finaud dans la chaleur d’un club ou sous un ciel étoilé…