On gardait intact le pénible souvenir du concert soporifique de Jason Pierce aux Nuits Botanique en 2003. C’était à l’époque de Amazing Grace, sans doute l’album le moins passionnant de Spiritualized, qui faisait suite à un Let It Come Down déjà en demi-teinte. On se disait alors que l’ex-Spacemen 3 avait tout dit et que l’on serait désormais condamnés à lui vouer un respect poli eut égard à ses antécédents glorieux.
Qu’attendre dès lors de la prestation de Spiritualized ce samedi aux Ardentes ? Réponse : énormément. Car cette année, tel le phoenix, Jason Pierce renaît de ses cendres. Et doublement. Pierce nous revient en effet de très loin. Victime d’une double pneumonie qui le laisse quasiment pour mort, il se retape peu à peu et s’attelle à un album qu’il avait déjà commencé à esquisser avant les gros problèmes de santé que l’on sait. Songs in A&E (A&E pour Accident & Emergency Ward, l’équivalent de nos urgences hospitalières) sort en mai dernier et, miracle, renoue pratiquement avec la grâce insensée de Ladies and Gentlemen We are Floating in Space (1997)! S’il prend ses racines dans le tunnel glacial qui mène tout droit au pays des morts, il est beaucoup question de feu sur Songs in A&E (Soul On Fire, I Gotta Fire, Sitting On Fire), de ceux qui embrasent les cœurs et dansent en crépitant pour célébrer la vie.
Sauf qu’ici, à Liège, Spiritualized était programmé dans l’après-midi et en plein air, sur la grande scène. Et que la présence de Jason Pierce semble laisser les festivaliers… de glace. C’est peu dire en effet que l’audience est clairsemée. Difficile dans ces conditions de s’immerger complètement dans un concert alternant nouveaux (Sweet Talk, Soul On Fire, Sitting On Fire) et anciens titres (splendide Come Together) avec un savoir-faire tout à fait irréprochable. Encore un groupe que l’on aurait aimé voir à l’intérieur et dans la nuit… (N.Cl)
Ovnaude
13 juillet 2008 à 11 h 58 min
Une étincelle “d’autre chose” dans ce festival… Pour ma part j’ai adoré même s’il est clair qu’on les aurait volontiers vu en intérieur.
Aller, je me fais l’album
stephane carion
15 juillet 2008 à 18 h 08 min
Grand fan du groupe et de ses orgasmes mélodiques et/ou de son psychédélisme “tournant”, ce n’était que la seconde fois que je les voyais (leurs passages sont rares).
Si j’en ai tiré un plaisir certain, j’ai quitté le concert avec un sentiment étrange…
Insatisfait…d’entendre Pierce perdre ce qui fit la personnalité du groupe.
Insatisfait…d’un set si court (50′).
Insatisfait…de ce son si froid.
Mais bon, un excellent “come together” et “take me to the other side”.