On connaît la réputation de marathoniens de la scène des Californiens du Brian Jonestown Massacre, capables de continuer à balancer du larsen à tout va après deux bonnes heures de concert devant les trente derniers vaillants toujours dressés sur leurs jambes vacillantes.
En festival évidemment, toute prestation est minutée (formatée diront certains), et pas question de déborder au-delà de la plage horaire impartie. Alors plutôt que de prolonger, c’est près de dix minutes avant l’heure que le BJM ouvre le deuxième concert de l’après-midi sur The Last Arena, la grande scène du Dour Festival. Pourquoi pas…
En parlant de réputation, il en est une autre, et fameuse, que traîne le groupe derrière lui, surtout depuis la fameux docu DIG !: celle de génie maudit et complètement déglingué de son leader Anton Newcombe. A se demander d’ailleurs si une bonne partie du public présent cet après-midi n’était pas là plutôt pour observer le gaillard telle une bête curieuse que pour se prendre en pleine poire les décoctions puissamment lysergiques délivrées par le groupe. Quoiqu’il en soit, Newcombe, particulièrement stone, n’a pas failli à sa réputation d’arraché, commençant le concert dos tourné à la foule sans piper mot pour finalement se retourner et commencer à communiquer à sa façon toute particulière : flashant complètement sur un drapeau pirate dans la foule ou un festivalier déguisé en Ronald McDonald (qu’il fera d’ailleurs monter sur scène), s’énervant sur un hélicoptère passant dans le ciel et arrêtant avec son groupe de jouer pendant quelques trois minutes pour rendre hommage à tous ceux qui sont morts pour rien en Belgique pendant la guerre. Eh oui…
Aux amateurs, s’indignant de voir le groupe jouer si tôt dans la journée et en plein air, on suggère gentiment d’imaginer ce que ça pourrait donner dans la nuit vu l’état déjà relativement avancé de délabrement de la troupe en ce début d’après-midi.
Pas certain que, dans ce contexte de début de festival au potentiel hautement festif, le Brian Jonestown Massacre, venu défendre son nouvel album My Bloody Underground, aura parlé à tout le monde mais il faut bien dire que musicalement ça faisait plus que tenir la route : planant, hypnotique voire carrément fascinant, Newcombe et ses sbires auront réussi à faire voyager cinquante minutes durant (enfin, un peu plus donc) ceux qui le voulaient bien jusque dans leur univers tout personnel. Alunissage réussi.
NICOLAS CLEMENT
Krispy
17 juillet 2008 à 23 h 11 min
Encore heureux que le concert ait eu lieu : le jour avant ils ont encore réussi à se battre sur scène, semblerait-il…
http://www.prefixmag.com/news/brian-jonestown-massacre-show-erupts-into-violence/20031/
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