Dour est en noir-jaune-rouge

Jeronimo à DourBelgique Superstar. Avec le Liégeois Jeronimo, l’album tricolore des Bruxellois de Marcus. Et un ciel si bas, à la Jacques Brel. Difficile de parler de festival sans évoquer à chaque fois la météo, et dieu sait si à Dour, elle influence le déroulement de la manifestation. Vendredi, 19 h : il n’est pas encore tombé une goutte sur la plaine.

Personne ne s’en plaindra après les ondées de la veille : tout au plus a-t-on l’impression ici et là de marcher sur un gros matelas. Que du bénéfice pour la convivialité des lieux dont le réaménagement promis est perceptible et épargné par les odeurs pestilentielles de l’an dernier. Tout bénéfice aussi pour apprécier, couché dans l’herbe devant la Red Frequency Stage, les French Cowboys et les Américains de Pinback, plus folky que jadis.

Dour, c’est évidemment des imprévus. Rien de grave. Juste quelques surprises. Malgré l’une ou l’autre annulation (oui, certains pleurent encore The Fall), les nouvelles sont d’ailleurs plutôt bonnes. Surtout pour Marcus, groupe électro bruxellois qui s’était proposé de venir, au pied levé, jouer sur la plaine de la Machine à feu en cas de concert annulé. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. L’enfant d’un des deux Principles of Geometry étant tombé dans les escaliers, les Lillois ont déclaré forfait. L’occasion pour les petits Belges de faire leurs preuves au Dance Hall. Si la pochette des Français, affichant des femmes et des enfants nus dans les bois, a beaucoup fait parler d’elle, celle noire, jaune, rouge, de Marcus est dans l’air du temps. Les mecs ont d’ailleurs intitulé leur disque « God save the King ». Respect.

Belgique encore : Jeronimo, affecté par la disparition de son ingé son, a retrouvé le goût des compositions en accompagnant en tournée Mark Gardener. Tout comme Austin Lace jeudi, le Liégeois effectue son retour en s’offrant un concert à Dour. Et, au préalable, une poignée d’interviews. Le temps d’évoquer le nouvel album, Mélodies démolies, annoncé pour fin septembre (avec une pochette illustrée, elle, par une photo de Françoise Sagan). Et, oui, ces nouvelles chansons, au fait ? « Il y en a deux ou trois qui me tiennent particulièrement à cœur et qui parlent de la Belgique. Je pense à “Irons-nous voir Ostende” et à une autre que j’ai commencé à écrire il y a deux ans au pays de Galles : “ Le nord le sud le grand mur”. Forcément, celle-là, avec les événements, elle n’a jamais fini d’évoluer, et avec ce qui se passe, je pourrais toujours être en train de l’écrire. En tout cas, sur deux ou trois chansons par album, j’aime bien évoquer le fait que je viens de Liège, faire des références. »

En cet après-midi au ciel couvert, ça matraque sec sur la Last Arena avec Do Or die et Agnostic Front. Ou à l’Eastpak avec H2O, sorte de Offspring version hardcore. De quoi rompre avec l’ambiance festive des Poulycroc qui reprennent « le meilleur groupe de métal du monde : Joe Dassin ». L’heure tourne. Les fans de rap attendent plus ou moins curieux Ice Cube et le Wu-Tang Clan sur la Last Arena. Sous les chapiteaux, par contre, tous les soirs c’est discothèque. Jeudi, c’est Modeselektor qui a décroché la palme du fun : un set qui n’enchaîne pas les plaques mais des montagnes russes, truffé de breaks, secoué par les beats, et agrémenté des projections de Pfadfinderei. Ce week-end aussi, ça va secouer !

Didier STIERS et Julien BROQUET


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