Esperanzah! se lève à l’Est

Esperanzah! se lève à l’EstPendant trois jours, l’Abbaye de Floreffe va chanter le monde. Plein feu sur la première soirée thématique du festival, dédiée au Crazy Gipsy Sound.

Zdob si Zdub. En moldave, l’expression signifie battre le tambour. Le signal est clair. La tendance perceptible et persistante. Les musiques des pays de l’est rencontrent de plus en plus de succès. Esperanzah !, cette année, leur consacre d’ailleurs une soirée. Vendredi, la cour de l’abbaye de Floreffe sera tout entière dédiée au Crazy Gipsy Sound. Avec, pour principale tête d’affiche, le groupe d’ethno-rock Zdob \[si\] Zdub.

Si ce nom vous dit vaguement quelque chose, c’est peut-être que vous suivez de près l’Eurovision auquel les Moldaves ont participé en 2005. « Ne vous enfuyez pas pour autant. Nous ne sommes pas des clones de Britney Spears, plaisante le guitariste Igoras Buzurniuc. Notre pays n’avait jamais participé à ce concours auparavant. Il est si petit, si peu connu, que nous devions faire quelque chose. Nous avons vécu cette expérience avec détachement et humour. Comme une blague en somme. »

Les représentants de la Moldav Touch avaient d’ailleurs emmené une mamie avec eux sur scène pour battre le tambour en se balançant dans un véritable rocking-chair. « Bien sûr, ce genre d’événement n’est pas fait pour nous. Mais depuis notre participation, des pays comme le Danemark ou la Finlande s’y sont davantage assumés. »

Avant cette drôle d’aventure, Zdob \[si\] Zdub avait déjà joué sur la place Rouge, pris part au festival Eurosonic, ouvert pour les Red Hot Chili Peppers et Rage Against the machine. Fort influencé par le hardcore et le grunge mais aussi par la musique de Kusturica et de Bregovic, il mélange les rythmes américains aux sonorités moldaves, roumaines et bohémiennes.

« Nous avons grandi avec le Rollins Band, Nirvana mais aussi avec la musique traditionnelle. Elle n’est ni intellectuelle ni populaire. Elle est universelle. Il est néanmoins relativement difficile de créer en Moldavie. Nous disposons de peu de salles de concert, de peu de locaux de répétition et même de peu de magasins de disques. Quand j’étais gamin, je cherchais désespérément des journaux et des magazines anglais pour m’ouvrir l’esprit. Internet change un peu la donne. L’accès au web, plus ou moins légal, commence à se généraliser dans les grandes villes. Mais ça reste relativement compliqué. »

Vers l’avant

Petit cousin de Gogol Bordelo, Zdob \[si\] Zdub ne se sent pas investi d’une mission de sauvegarde du patrimoine. « L’idée n’est pas de défendre la tradition. Nous regardons plus devant nous que derrière. Nous voulons ouvrir des portes, mélanger les cultures. Nous détestons les frontières. Nous essayons de les repousser. Aidés par une nouvelle génération de musiciens. Certains pays comme la Roumanie et la Bulgarie sont entrés dans l’Union européenne en 2007. Leur musique quelque part aussi. »

Vendredi, Zdob partagera notamment la scène avec Little Cow. Surnommés les « Village Beatles », les membres de ce groupe inclassable se sont fait connaître en créant un personnage de dessin animé devenu la mascotte de la scène alternative hongroise. Ska, rock, funk, la Petite Vache meugle des paroles rêveuses, ironiques sur une musique mêlant Manu Chao, Element of crime et des sons tziganes.

Produit par Gambeat, bassiste de Radio Bemba, Mala Vita mélange pour sa part des mélodies vibrantes venues des Balkans, des rythmes explosifs d’Amérique du Sud et des textes émanant des ruelles sinistres de Naples. Ses musiciens viennent d’Italie, des Pays-Bas, de Serbie et de Bosnie. Les régionaux de l’étape ? L’Orchestre international du Vetex. Ou des ritournelles d’Europe de l’Est mises entre les mains d’une fanfare franco-belge. A Esperanzah !, le monde et ses musiques sont à vous…

Julien BROQUET

Esperanzah !, du 1er au 3 août, à l’Abbaye de Floreffe.
Avec entre autres : Little Cow, Mala Vita, Zdob \[si\] Zdub, Vieux Farka Touré (vendredi), Rokia Traoré, Zita Swoon, Buika (samedi), Keny Arkana, Terrakota, Pura Fé (dimanche).

www.esperanzah.be


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5 Comments

  1. fronville

    30 juillet 2008 à 13 h 19 min

    Voilà un week-end haut en couleur, chaque année je suis à cette manifestation et j’aime de voir cette masse de jeunes qui sont tres disciplinés et colorés et qui profitent de ces magnifiques groupes du monde entier.
    Espérons que cette année resemble aux autres et que nous ayons du beau temps.

  2. jak

    30 juillet 2008 à 14 h 16 min

    C’est un tres beau spectacle je vais a Floreffe depuis trois ans dejà et je peux dire que les jeunes qui participent sont tres bien, ils aiment la musique s’amusent entre eux et sont tres correcte, nous n’avons pas de probleme avec eux, que cela continue encore cette année, qu’il y aie aussi du beau temps car sous tentes ce n’est pas toujours facile, mais nous croisons les doigts et puis comme à l’armée, mais je pense que beaucoup ne se souviennent pas.

  3. Luc

    30 juillet 2008 à 14 h 21 min

    Ça fait du bien de lire ça quand on voit les jeunes d’aujourd’hui…

  4. kika

    30 juillet 2008 à 15 h 52 min

    heureusement, y a pas que des jeunes à Esperanzah!
    et c’est sans doute cette mixité qui permet à chacun d’être à l’écoute de son voisin et de pas trop aller ds le n’importe quoi.
    les enfants tournent et les anciens guettent…

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