Foals, le remède de cheval

Avant d’avoir vu un groupe sur scène, on a vite fait de miser sur le mauvais cheval, le canasson, le bidet… De nos jours, trois titres sur MySpace, un article dans le New Musical Express, et beaucoup vous voient déjà remporter le Grand Prix d’Amérique. On se méfiait donc un peu des Foals (les Poulains), malgré leur cote auprès des bookmakers. A tort. Foals, c’est plutôt l’Etalon noir que Mon Petit Poney. Du rock tendu, répétitif, malin, taillé au silex. « Une espèce de Don Caballero afrobeat », commentait un membre de Franz Ferdinand.

Foals est à la fois afro-pop et post-punk. Foals vient d’Oxford. Comme Radiohead. Mais sonne plutôt live, tel un Devo ou un Battles. « Nous cherchons à éviter la facilité tout en parlant à un large public », nous expliquait le chanteur, Yannis Philippakis, au dernier Dour Festival.

Avec son inséparable ami d’enfance Jack Bevan, Yannis jouait auparavant dans The Edmund Fitzgerald. Groupe défunt dont une rétrospective en deux CD devrait, si tout se passe bien, voir le jour à la rentrée.

Etrange description : Foals compare son premier album à des bruits d’insectes fâchés en train de copuler. « Ce n’est pas plus farfelu que les appellations new rave, math rock ou puzzle pop. » De fait.

En attendant, ce disque, les cinq mecs d’Oxford l’ont intitulé Antidotes. A Dour, tout en partageant son whisky, Yannis nous tuyautait sur ses remèdes à la médiocrité ambiante de l’industrie musicale : « J’en ai plein. TV on the Radio (NDLR : Foals a été produit par David Sitek), Can, les Black Lips, Holy Fuck, la collection jazz Ethiopiques, The Ex et Getatchew Mekuria, Public Image Limited… » Pas sûr que PIL figure encore sur ses tablettes.

Pendant le festival espagnol Summercase le 19 juillet, notre homme, tout comme Ricky Wilson (Kaiser Chiefs), est venu prêter main forte au chanteur de Bloc Party, Kele Okereke, qui se faisait latter par l’entourage des Sex Pistols pour avoir eu l’outrecuidance de demander à John Lydon s’il comptait un jour reformer son projet post-punk. Okereke a même eu droit, en v.o., à : « Your problem is your black attitude. » Pas toujours très malins, ces punks…

Quoi qu’il en soit, si Yannis a terminé au poste, Foals a déjà commencé à bosser sur un deuxième disque, qu’il annonce plus optimiste. Il devrait ressembler « au rêve d’un aigle mourant ». Tout un programme.

Vendredi, de 17 h 20 à 18 heures, au Marquee.

Album : Antidotes (Warner).

BROQUET,JULIEN


commenter par facebook

4 Comments

  1. nix

    13 août 2008 à 21 h 25 min

    incontestablement un des groupes les plus emballant du moment! moins prise de tête que Battles mais très riche en variations et toujours pop… vraiment séduisant, j’ai hâte de les voir vendredi!

  2. Sébastien

    28 août 2008 à 8 h 37 min

    vu 2x
    pas déçu!
    très bon groupe

    à suivre…

  3. Marc

    28 août 2008 à 8 h 52 min

    Leur prestation du Pukkelpop a malheureusement été entachée de problèmes de son (basse et kick). Ils étaient plus juteux au Polslsag et à Dour.

    Mais Antidotes reste un des meilleurs albums de l’année, sans hésitation.

    http://www.mescritiques.be/spip.php?article648

  4. blog.lesoir.be

    6 juin 2011 à 21 h 41 min

    Foals le remede de cheval.. May I repost it? 🙂

répondre

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *