Samedi, dans la nuit, pendant que Michael Phelps achevait sa moisson de breloques du côté de Pékin, les organisateurs du Pukkelpop pouvaient eux aussi, à Hasselt, se targuer d’un record. Cette année, près de 150.000 personnes ont rejoint la plaine de Kiewit en trois jours. Vendredi, avec Metallica pour tête d’affiche, le Pukkel a même attiré 57.000 festivaliers.
Metallica, parlons-en deux secondes. Tête d’affiche, oui, mais déception quand même, n’en déplaise aux hordes de fans venus saluer la bande à James Hetfield à quelques jours de la sortie d’un nouvel album (Death magnetic est annoncé pour le 12 septembre). D’une part parce que « Cyanide », seul nouvel extrait proposé ce vendredi soir, n’a pas convaincu outre mesure. D’autre part parce que voilà un moment qu’il ne se passe plus grand-chose de neuf dans un concert de Metallica, comme si le groupe tournait selon une formule éprouvée.
Deux heures vingt de show, les classiques (« Harvester of sorrow », « Nothing else matters », « Enter sandman »…) casés là où il faut… Quand le son n’est pas à la hauteur ou que les enchaînements se font attendre, ça use un peu. Et ce malgré un impressionnant visuel, un écran géant renvoyant des images de la scène ou du public et un feu d’artifice qui claque dans la nuit.
Pas de doute. S’il a manqué quelque chose au Pukkelpop en 2008, c’est quelqu’un qui mette tout le monde d’accord. L’une ou l’autre tête d’affiche fédératrice… Car point de vue nouvelles têtes et jeunes talents, les festivaliers ont comme d’habitude été servis.
Après avoir promené nos carcasses pendant trois jours du Club au Marquee, du Château au Dance Hall, on est d’ailleurs sur les rotules. Le prix à payer (en plus des 135 euros d’entrée) pour entendre le groupe de neo soul The Heavy reprendre «All day and all of the night » des Kinks tout en parvenant à choper la fin de la performance noisy et atmosphérique des deux Fuck Buttons.
Samedi après-midi, le soleil chauffe et ajoute à l’atmosphère festive. Les bars écoulent leur stock. Certains fignolent leur bronzage. Et d’autres se pressent sous des chapiteaux souvent combles. Le Club, où ont joué The Do, les Two Gallants (en pleine forme) et Yeasayer (qu’on a sacrifié sur l’autel de la concurrence) l’a été plus souvent qu’à son tour. Les psychédéliques MGMT auraient, eux, pu être programmés sur la grande scène plutôt que dans un Marquee débordant de partout. Séance de rattrapage pour ceux qui ont dû se contenter de l’écran extérieur : le 14 novembre, à Gand, au Vooruit.
Le festival limbourgeois nous a fait courir. A musclé nos mollets. Parfois, il se charge cependant du trajet et s’apparente à un aller-retour pour une autre galaxie. Celle d’où vient Chrome Hoof, par exemple. Imaginez un croisement entre math, rock et funk, une voix soul, du visuel (danseuses déguisées en robots, groupe vêtu de capes et de manteaux dorés…) et une énergie débordante. Dépaysant. Un peu martiens aussi, les Islandais de Sigur Ros, samedi sur la main stage, auront une fois de plus ouvert les portes de leur univers singulier. Derrière Jonsi, le chanteur mi-elfe mi-troubadour, sous de grands globes illuminés, vont et viennent des cuivres et des cordes joués par des musiciens costumés. Bien sûr, on marche ou pas, dans cet univers mélancolico-féérico-onirique. Dommage pourtant que les changements de matériel imposent des blancs et cassent un peu la magie… Celle du Pukkelpop n’en a pas moins opéré.
Julien BROQUET
Didier STIERS
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Marc
19 août 2008 à 12 h 44 min
Bonne récupération post-festival. Le récit de mon marathon est aussi en ligne. Et non, je n’ai pas vu Metallica…
http://www.mescritiques.be/spip.php?article706