Fuck Buttons sonne la fin du monde

fuckbuttons.jpgAprès avoir été coincé dans les légendaires embouteillages de New York City pendant plus de 30 min, c’est au Terminal 5 que les Fuck Buttons nous ont fixé rendez-nous. Le duo de musique expérimentale originaire d’Angleterre, mais non pas de Bristol comme ils aiment à le rappeler, est composé de Andrew Hung et Benjamin John Power. Depuis de nombreux mois, ils accompagnent sur les routes un autre groupe légendaire du Royaume-Uni – qui, d’ailleurs lui non plus n’est pas de Bristol: Mogwai.

Peu importe. C’est bien de Fuck Buttons que l’on parle. Leur tournée en Europe et aux Etats Unis a vu le duo cracher ses sonorités expérimentales – à la fois bruyantes et mélodiques – extraites de leur premier album, acclamé par la critique, “Street Horrrsing”
Le 18 Septembre, Fuck Buttons faisait escale “In The City” (Nom donné à New York par les New-Yorkais) – qu’ils n’ont pas encore eu le temps de visiter.

Racontez-nous votre rencontre, comment avez-vous décidé de faire de la musique ?
Ben: En fait, nous venons d’une ville qui s’appelle Worcester [Entre Bristol et Birmingham]. Nous nous connaissons depuis notre adolescence, on “skaitais” ensemble, toutes ces choses que l’on fait quand on est ados, on était potes (sic)
Puis nous somme partis étudier l’art à l’université de Bristol, nous avons réalisé qu’on l’on partageait pas mal de choses au niveaux des concerts et le genre de musique que l’on écoutait. L’étincelle à été ce film que Andy avait fait et qui avait besoin d’une bande originale. Nous avons décidé de la composer et, comme ça été un succès, nous avons décidé de continuer sur cette voie là.

Vous êtes actuellement en tournée avec Mogwai, un groupe qui partage plus ou moins votre univers musical, comment cette tournée s’est-elle mise en place ?

Andy: Nous sommes amis avec Mogwai de longue date, John (Ndlr John Cummings, un des guitariste de Mogwai) a enregistré notre album, on s’est très bien entendus. Nous avons également eu un peu de chance, compte tenu du fait que le reste des membres de Mogwai a vraiment aimé notre musique. Je suppose que c’est principalement une des raisons pour laquelle nous sommes en tournée avec eux [rires]. On passe vraiment de bons moments ensemble sur les routes.

Vous avez donc étudié et commencé à composer vos premiers morceaux à Bristol, ville qui est connue pour avoir donné naissance à des monstres comme Massive Attack, Portishead ou encore Tricky. Est-ce que cette “scène locale” a influencé votre musique ?

A: Bristol est certainement un endroit très fertile au niveau musical, mais je ne pense pas qu’elle ait eu une influence quelconque sur la musique que nous faisons. Nous avons déménagé à Londres et cela n’a en rien changé notre manière de faire de la musique. L’endroit importe peu.

Plusieurs magazines et notamment “The Observer” ont qualifié votre musique comme sonnant comme “la fin du monde”. Dites nous messieur, comment compose t-on la fin du monde ?

A: [Rires]
B: [Rires] Vous savez, on utilise littéralement tout les instruments que nous avons à notre portée. Qu’ils viennent de “Car Boots” [terme Anglais designant la vente d’objets provenant du coffre des voitures] ou de marché aux puces. En fait on expérimente… [silence] on expérimente les sons que l’on peut tirer de ces objets et une fois que les choses commencent à prendre forme, on assemble et on structure notre musique. Nous créons des structures dans le bruit et les mettons toutes ensemble.

Parlons un peu de votre album, Street Horrrsing. Il contient beaucoup de sonoritées psychédéliques mais également de grosses couches électroniques, un peu comme le font certains groupes “Shoegaze” comme My Bloody Valentine avec leur guitares. Est ce que vous vous inspirez de ce genre de groupes pour créer vos sons ?

A: Hum.. je ne dirais pas… [long silence] – Vous savez, je trouve toutes ces choses intéressantes, mais je ne pense pas qu’elles nous inspirent. Nous nous trouvons à un point de notre carrière où nous prenons plaisir à expériementer nos sonorités et prendre nos propres décisions et ça marche plutôt pas mal [rires]. Nous ne tournons pas pour le moment vers des influences extérieures.
B: Oui, nous sommes plutôt productif en ce moment donc tout va bien [sourire]

En parlant de sonorités psychédéliques, il y a un autre groupe anglais bien connu de tous de part leurs envolées psychédéliques de l’epoque, c’est Pink Floyd. Est ce que vous pensez que Pink Floyd sonnerait comme Fuck Buttons s’ils avaient commencé à faire de la musique 20 ans plus tard ?

A; Elle est dure celle là [éclats de rires] ! J’en ai aucune idée, il faudrait leur demander…
B: Peut être que Syd Barrett aurait pris cette direction là s’il était encore vivant [rires] mais je ne suis pas persuadé à propos de Dave (Ndlr David) Gilmour.

Définiriez-vous votre musique comme électronique ?

A: Je ne definirais pas notre musique comme quoi que ce soit. C’est vrai, nous utilisons des instruments “électroniques” mais le potentiel d’utiliser des sonorités non-electro est toujours là. Je ne sais pas si j’aimerais que l’on catalogue ce que l’on fait parce que ce que l’on fait..
B: Cataloguez un style musical est souvent relié au type d’instrumentation que vous utilisez et nous n’avons pas d’instrumentation définie donc….

Donc vous êtes en marge ?

B: En quelque sorte oui, une espèce d’alien dans le paysage musical [rires].

Quand écrivez-vous vos morceaux, quand est-ce que vous vient l’inspiration ?

A: [Réfléchis] Um… Quand vient-elle ? Définitivement lorsque l’on est ensemble, quand on écrit ensemble.
B: Complètement. Si on travaille chacun de notre côté, ça ne marche pas, tout simplement.

Vous avez été révélés grâce au festival ATP qui donne carte blanche à certains artiste pour la programmation. Si vous aviez l’occasion d’inviter quelques groupes, qui inviteriez-vous ?

B: C’est marrant, on en a déjà parlé entre nous…
A: Oui, je pense que c’est une conversation que tout groupe a eu, au moins, a un moment donné de leur carrière. Mais oui je pense que… [s’adressant à Ben] on inviterait “Suicide” peut être ? On écoute beaucoup de “James Holden” en ce moment. Je pense qu’il pourrait être pas mal. Nos amis de “Growing”, originaires de New York, qui d’ailleurs sortent un album absolument fantastique, pourraient également faire bonne figure.

Comment se présente le futur ?

A&B: D’abord finir la tournée, nos avons un paquet de dates en Europe le mois prochain [Octobre] et puis en Novembre, on va se poser un peu, écrire de nouvelles choses pour le prochain album. Même si nous avons déjà commencé entre deux dates, ici et là, quand on a le temps… [rires]

Parfait. J’aimerai finir avec un petit jeu de questions-réponse. Je vous donne un mot et vous me dites la première chose qui vous passe par l’esprit, ça vous dit ?

A&B: C’est parti !

La Belgique ?

A: La Belgique déchire (sic), on y était assez récemment..
B: Ouais pour le Pukkle… [hésitant] Pukklepop ! Oui c’est ça, c’était énorme !

Vous avez pu tester les chocolats belges ?

A: Malheureusement non, c’est triste [rires]
B: Je ne suis pas un grand fan de chocolat. D’ailleurs, c’est pas bon pour les dents [rires].

Interview réalisée à New-York par Noah Dodson

http://www.myspace.com/fuckbuttons 

Les Fuck Buttons seront au Stuk à Leuven ce 15 octobre.


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1 commentaire

  1. jefta

    9 octobre 2008 à 20 h 09 min

    tres chouette intervieuw!
    merci !

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