On avait croisé Poney Express au pas de course lors de leur première prestation belge, lors des dernières Nuits Bota. On avait dû cavaler pour tourner avec eux une session ukulélé “express”. On a remis le couvert cet été, lors du festival Rock the City, un rien plus tranquille, dans le Parc de la Woluwe. Ils nous refont “Paris de loin” et y ajoutent “Bye Bye Paul”.
L’interview réalisée aux Nuits Bota (12/05)
Comment vous êtes-vous lancés ensemble sur scène ?
Les deux : Ca a été simultané, y’a pas eu d’entres les deux, on est devenus simultanément amants (Robin : c’est comme ça qu’on dit…c’est nul) et musiciens.
On connaît la raison du choix du nom de l’album “Daisy street”, c’est le nom de la rue de Cardiff où où vous avez enregistré. Mais Poney Express, pourquoi ?
Robin : Y’a deux choses : bon, évidemment ça fait un peu penser aux Etats-Unis, n’est-ce pas ?… Ca c’est le folk qu’on aime, c’est les Violent Femmes un groupe de folk punk américain. La deuxième idée est plus rigolote parce qu’elle s’attache au courrier rapide. Avant de trouver ce nom, on composait la nuit et au petit matin on avait un désir très fort d’envoyer à un auditeur ce qu’on était en train de faire et pour ça, on envoyait par email à une “meuf” qui s’appelle Clarisse (qui est devenue notre manager, d’ailleurs), qui nous renvoyait des réponses en disant : “c’est pas mal, on aurait pu faire comme si…” Donc Poney Express est né de ces courriers.
Cette référence aux Etats-Unis dans votre musique, elle vient d’où, de voyages, de la musique que vous écoutez ?
Anna : C’est pas plus les Etats-Unis que l’Angleterre en fait.
Robin : C’est juste la musique anglo-saxonne qu’on écoute depuis qu’on est… moi ado et Anna depuis qu’elle est née. Je suis déjà allé aux Etats-Unis, mais ce qu’on en sait vraiment, ça vient des chansons en fait.
Comme dans cette folk américaine, où l’on dépeint la vie là-bas, vous racontez votre vie. Il y a un décalage entre votre musique, plutôt folk anglo-saxonne, et une manière très française d’amener les textes et de poser la voix sur cette musique.
Anna : Pourtant on a essayé de pas faire en sorte que ce soit pas très français ! On essaye pas de bien écrire (sic).
Robin : ce qui est sûr, c’est que si Anna avait été anglophone, on n’aurait pas fait Poney Express. C’est une problématique intrinsèque : oui on écoute que de la musique anglo-saxonne, et oui on va mettre du français dessus. Ca justifie l’existence de Poney express.
Vous faites référence au cinéma dans ce disque, notamment à “Dead man”. On a pourtant du mal à trouver dans votre musique cette moiteur suffocante et crasseuse du film de Jim Jarmusch.
Robin : c’est bubble-gum nous. C’est “Dead man”, mais bubble-gum. C’est vraiment comme ça qu’on essaye de le vivre, un western pas grave. Si t’es pas vraiment un indien, tu peux faire l’indien quand même.
Dans les mois qui viennent, qu’est-ce qui va se passer pour vous ?
Robin : On a l’intention de faire pas mal de concerts parce qu’on a pas mal de travail à faire sur lascène.
Anna : on n’a pas encore fait beaucoup de concerts, on joue depuis novembre, donc y’a plein de boulot.
Robin : On a commencé à deux, ensuite trois, maintenant on est quatre (batteur de Tétard : Gé, et Lucille de Musard), bientôt cinq. A chaque fois, ça fait du travail. On essaye de bosser une certaine détente, d’oublier la technique et la pression.
Propos recueillis par Corentin Di Prima
Noizett
6 décembre 2008 à 18 h 06 min
Wow ! Vraiment très très bien ! J’ai découvert Poney Express sur le plateau de Taratata alors qu’ils chantaient “Paris de loin” et déjà, ils m’avaient tapés dans l’oeil. Pour leur look atypique, leur ballade folk et tout le tintouin. Enfin voilà, content de les retrouver pour ce titre tout aussi génial. Et coup de chapeau à l’épique de Ukulélé Session, c’est merveilleusement filmé.