La formation américaine a bousculé les genres et offert un brillant concert tout en finesse et en intensité à l’Ancienne Belgique.
C’est un public de fidèles qui a célébré pendant plus d’une heure et demie le groupe fondé par Joey Burns et John Convertino, lundi soir, dans une Ancienne Belgique archi sold-out. C’est d’ailleurs le cas de pratiquement toute cette tournée qui coïncide avec Carried to dust, l’excellent nouvel album de Calexico.
La salle bruxelloise, jamais en reste dès qu’il s’agit d’innover, retransmettait pour la première fois le concert de Calexico sur son site abtv.be. Avec 1.904 visiteurs uniques (mais sans doute plusieurs personnes étaient derrière l’écran), l’opération qui devrait être répétée est déjà un véritable succès.
Cette parenthèse mise à part, Calexico a surtout prouvé lundi soir qu’il était un collectif inventif et puissant comme en a toujours rêvé Joey Burns. Toujours tourné vers l’extérieur, Calexico avait emmené dans ses bagages Françoiz Breut et Amparo Sanchez (Amparanoia), deux amies de la famille et collaboratrices sporadiques du groupe. Tant et si bien que lorsque les filles étaient sur scène, Calexico se transformait en backing band et mettait dans la lumière les deux chanteuses qui ont eu un joli succès.
Servi par un visuel très cinématographique en noir et blanc, Calexico a surtout axé son répertoire autour de Carried to dust (Ah! Cette version de «Two silver trees») sans oublier leur reprise de Love ou «Crystal frontier». Velvet Underground, Modern Lovers, Gil Evans, expérimentations électro ou psyché, musique mexicaine et latino, Calexico bouscule les genres, élargit son horizon tout en évoluant et en étant en recherche. Entre morceaux plus introspectifs et cartes postales festives, Calexico fait l’effet d’un visa pour le monde. Rares et précieuses, les formations qui ne déçoivent jamais…
PHILIPPE MANCHE