Quelque chose de Tennessee

lambchop.jpgA l’occasion de la sortie d’« OH (Ohio) », le nouvel album de Lambchop, Kurt Wagner décrit le nouveau Nashville. Une ville où la musique est omniprésente.

Si certains y associent encore l’image poussiéreuse de la country, des cow-boys et des chemises à franges, Nashville (Tennessee) a changé. Nashville revient à la mode. Be Your Own Pet et les Kings of Leon incarnent la nouvelle génération. David Berman y a relancé Silver Jews. Les White Stripes y ont mis en boîte Icky Thump. Jack White y a même fait construire une maison. « Ils découvrent ce que je sais depuis longtemps, explique Kurt Wagner, l’âme de Lambchop, son indéboulonnable casquette vissée sur la tête. Nashville reste une ville agréable où le coût de la vie n’est pas trop élevé. Les musiciens y disposent de plein d’endroits où travailler. Ils peuvent aussi y trouver un peu d’intimité. Et ce n’est pas un luxe pour les artistes qui ont des enfants, une famille. Désirent conserver une certaine vie privée. »

Kurt sait de quoi il parle. Il a grandi dans cette ville, l’a vue changer. Evoluer. « Pendant mon enfance, prospéraient l’industrie country et les éditeurs de bibles. Maintenant, on fabrique aussi des voitures japonaises. Des gens des quatre coins du monde ont posé leurs valises et ont amené à la Music City une véritable diversité culturelle. » La musique reste néanmoins omniprésente. Pour Kurt Wagner, il est impossible de chiffrer le nombre de studios « in town ». « Rien que dans mon quartier, j’en vois une trentaine. Certains existent depuis la nuit des temps. Nashville est dédiée à l’enregistrement. La plupart des habitants entretiennent un lien avec la musique. » Cette musique, elle vous berce en permanence. Partout. Elle se fait même souvent intrusive. Impossible d’y échapper. « Vous faites la file à l’aéroport en attendant le contrôle de sécurité, deux songwriters assis sur une chaise chantent de la country dégueulasse. Même à la banque, vous n’avez pas la paix. Ça devient ridicule. »

Le silence a pratiquement disparu. La musique devenant un accompagnement, un accessoire incontournable. « Comme un invité encombrant que tu n’as pas convié. Si tu veux choisir ce que tu entends, tu dois te construire ton havre de paix. La voiture, la maison font presque office de refuges… »

A portée de main

Pour peu, on y croirait le mélomane en enfer. Kurt Wagner s’y sent bien. Il y a d’ailleurs enregistré le nouvel album de Lambchop. « En tant que musicien, tu trouves tout ce que tu désires à Nashville. Il y a tant de studios, de groupes, de techniciens. Tout ce dont tu rêves, tu l’as à portée de main. Bien sûr, tu peux dégoter ce dont tu as besoin à New York, Londres, Bruxelles. Mais pas comme à Nashville du jour au lendemain. » De nombreux ingénieurs et producteurs ont aménagé leur propre tanière. « Pour ne pas devoir attendre que des sommités de la country comme Charlie Daniels libèrent l’endroit où ils veulent travailler, » plaisante l’affable Kurt.

Kurt a enregistré OH (ohio) à côté de chez lui. Dans les studios de ses deux producteurs : Mark Nevers (Bonnie Prince Billy, Tindersticks) et Roger Moutenot. « Celui de Mark est son domicile. Tu bosses à côté de la cuisine. Des instruments traînent dans le salon. Quand les gamins rentrent de l’école, ils courent partout. J’ai adoré l’ambiance. Roger a retapé un bâtiment industriel dans lequel on construisait des piscines. Je pense que Yo La Tengo y a enregistré ses derniers disques. » Quand on lui avait demandé ce qu’était le son de Nashville, Chet Atkins avait répondu en secouant les pièces qui traînaient dans sa poche. « C’est lui qui l’a créé, achève Kurt. Son idée était d’adoucir le hillbilly, la musique traditionnelle des blancs. De la rendre plus pop à la Frank Sinatra. Ca peut sembler cheesy aujourd’hui. Mais à l’époque, Nashville représentait la musique populaire. » Populaire, dans un sens, celle de Lambchop l’est aussi. Fidèle à ses racines américaines.

www.myspace.com/lambchop  http://www.lambchop.net/. A l’AB le 26 octobre.

JULIEN BROQUET


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1 commentaire

  1. JACK69

    15 octobre 2008 à 19 h 09 min

    1 CENTRE DU VILLAGE EXT NUIT

    Tout commence par un spectaculaire feu d’artifice.

    Des étoiles en guise de bouquet de feu s’étalent au-dessus d’un village, perché en haut d’une colline.

    Et la populace réunit sur la grande place du village « La Loreziere », qui se situe en bordure de la rivière de la Saône, assiste à ce feu d’artifice, donné en l’honneur des libérateurs, le 8 août 1944.

    La foule des hommes et des femmes s’est assemblée au centre du village, elle est plein délire, car la joie est sur tous les visages. On danse, on chante, on s’amuse, on balance ici et là des drapeaux français. On boit aussi beaucoup. Ici des militaires américains accueillis dans la liesse. Des jeeps garées près d’un arbre, vers la place centrale. Là deux militaires qui sont entourées de jeunes femmes du village.

    Pourtant, dans l’ombre de la nuit qui vient de tomber, deux femmes, à la tête rasée, liées mains et pieds, vêtues d’un simple drap blanc, qui recouvre les parties intimes de leur corps.

    Ici encore des résistants, qui récupèrent des armes. Là, des militaires de l’armée allemande ont été faits prisonniers.

    La suite sur http://www.deslettresetdesmots.com

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