Samedi soir, dernier jours des Trans. Pour la première fois du festival, on décide de commencer la soirée ailleurs qu’au Parc Expo.
L’Aire libre se situe à moins de 500 mètres du centre névralgique et nocturne. On est à Saint-Jacques-de-la-Lande, en banlieue rennaise. C’est dans cette petite salle aux places assises que les Transmusicales accueillent depuis quelques années des créations. L’an dernier, Buck 65 batifolait avec Tunng. Cette année, les musiciens d’Orka fréquentent avec Yann Tiersen.
Orka vient des îles Féroé. Archipel danois situé au nord de l’Ecosse. Signe distinctif ? Il ne joue qu’avec des instruments de récup faits de bric et de broc récupérés dans les fermes et les ports de pêche. La démarche est géniale. L’effet visuel réussi. Les sonorités se révèlent même intéressantes. On butte pourtant systématiquement sur la voix de son chanteur principal qui nous fait crisser les oreilles comme une soirée d’Eurovision.
En première partie par contre, Budam nous a bluffés. Budam se présente lui-même comme un chanteur qui joue ou un acteur qui chante. Nous, on a envie d’appeler son concert un one band show. Soutenue par une choriste et un pianiste, une voix entre Tom Waits et Leonard Cohen nous conte avec brio et humour des histoires de démons, de meurtrier, de mariage… Au Parc Expo, qui affiche complet, c’est Nuit de noce.
On arrive trop tardivement que pour se faire un avis valable sur Ebony Bones mais le rock planant, noisy et enfumé des Black Angels fait tomber une chape de plomb sur les épaules des festivaliers. On ferme les yeux et on s’accroche aux ailes de ces sombres anges et de leur rock drogué à la Warlocks. Hypnotique à souhait.
Davantage dans l’esprit de la soirée, les New-Yorkais de Professor Murder proposent un set ultra dansant pendant lequel le post punk s’acoquine du dance-hall. Leur dernier EP, On a desert island, est édité sur un label en ligne : RCRD LBL.
C’est déjà recta. Jamais on ne tiendra jusque DJ Mujava malgré le sex appeal de son tube Township Funk. Le Sud Africain ne joue qu’entre 6 h et 7 h et demie du matin. Une fin qu’on imagine en apothéose pour un festival qui a tenu pas mal de ses promesses.
A coup sûr, on regrettera d’avoir loupé truc et raté machin quand on s’y intéressera l’an prochain.
Julien Broquet