Lily l’effrontée

09_allen.jpg

L’impertinente Lily Allen sort son deuxième album boostée par une incroyable campagne promo.

Ça m’amuse et ça m’intéresse de voir comment l’industrie se démène désespérément pour trouver de nouvelles idées et continuer à vendre des disques. On m’a déjà demandé de faire tellement de trucs stupides. » Assez classe (oui oui), plus filiforme qu’on l’imaginait, souriante mais aussi fort dissipée, Lily Allen, les yeux rivés sur son GSM et ses textos, parle de la promo offensive dont son nouvel album fait l’objet.

Quelques jours auparavant, sur le web, la petite Anglaise chattait avec ses fans. Une présentatrice relayait les questions les plus intéressantes. La miss, à l’écran, répondait installée dans un sofa : « Je ne suis pas à la base de cette initiative. À vrai dire, je ne sais même pas vraiment ce que je foutais là. »

Sorte de « girl next door », Lily Allen entretient une relation particulière avec ses auditeurs. Elle gère directement son MySpace. « Pour des tas de raisons. Prendre confiance. Faire plaisir au public. Permettre aux gens de mieux me comprendre. »

Reste que, sous l’impulsion d’EMI, l’ouragan Lily a aussi soufflé sous la forme d’un jeu vidéo de plateforme. Espèce de Sonic ou de Mario Bros rudimentaire, « Escape The Fear » invite à diriger Miss Allen du clavier. Slalomant entre chiens, banquiers et paparazzis…

Le jeu a fait un tabac et le clip de « The fear » a été vu cinq cent mille fois en une semaine sur Youtube. Au 10 janvier, un million et demi d’internautes y avaient jeté un œil.

« The fear » est le premier single de It’s not me, it’s you. Un deuxième disque en demi-teinte. Franc, sincère, parfois cru et dont le titre correspond bien à la personnalité de la teigneuse.

« J’ai vendu beaucoup de disques. Il y a vingt ans, j’aurais eu droit au Ritz. À cinq grammes de coke sur la table, à une dizaine de fleurs, de nouvelles fringues et un chauffeur. Maintenant, je peux m’estimer heureuse avec un ticket de bus. » La citation a fait le tour du web.

Lily Allen est l’une des plus grandes gueules de la jet-set. Une grande gueule qui n’aurait pas détonné au sein d’Oasis. « J’adore le dernier album des frères Gallagher. Pour moi, ils représentent l’anarchie, la comédie, l’arrogance. » Trois domaines dans laquelle la brunette excelle jusque dans ses textes. Sur « It’s not fair », elle reproche à son petit ami éjaculateur précoce de ne pas l’emmener au septième ciel.

Et la Londonienne ne s’attaque pas qu’aux benêts mous… « He wasn’t there » s’adresse à son père dont elle a souffert des absences répétées et du manque d’affection. Tandis que « Fuck you » est dédié à GeorgeBush.

« Everyone’s at it » évoque l’hypocrisie qui accompagne la consommation de drogues. « Les conservateurs et les médias aiment associer la drogue aux démunis et aux criminels alors que les plus gros consommateurs sont souvent ceux qui gagnent beaucoup d’argent. »

Ces nouvelles chansons, la nièce de feu Joe Strummer, présentatrice de talk-show, cible préférée des tabloïds, a commencé à les écrire fin 2007. « Je venais de terminer ma tournée. Et la maison de disques ne m’aurait plus payée avant que je me mette au travail… J’ai surtout pensé à mes concerts, que je voulais différents. Dansants. »

Dans cette optique, Lily Allen n’a plus travaillé avec Mark Ronson, mais elle a à nouveau eu recours aux services de Greg Kurstin (Kylie Minogue, The Flaming Lips…). L’Américain a produit et coécrit. « J’ai toujours été meilleure dans la collaboration. Je ne joue pas d’instrument. Je sais que je n’aurais jamais pu devenir une grande musicienne. À part peut-être si j’y avais consacré ma vie tout entière. »

Album : It’s not me, it’s you (EMI). En concert à l’Ancienne Belgique le 8 mai.

JULIEN BROQUET


commenter par facebook

répondre

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *