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Patton a du chien

par le 24 février 2009

frontstage-patton.jpgAprès l’électrique et le post-rock, place à l’électro-acoustique et aux expériences sonores. Trio issu de Virton à la fin des années 90, Patton ressurgit sous la forme d’un duo. Mais intrigue toujours autant.

Revoilà Samuel et Maxime Bodson, avec « Hellénique chevaleresque récital », soit neuf compos exigeantes qui les feraient bien passer pour des intellos si elles n’étaient pas aussi ludiques et luxuriantes. Les deux frères ont répondu à quelques questions, histoire de planter le décor de la poignée de concerts annoncés.

« Hellénique chevaleresque récital » voit le jour huit ans après « JR for jaune rouge » : c’est un laps de temps bien long !

Maxime Bodson : Même si cela ressemble à un come-back, mon frère Sam et moi n’avons cessé de répéter et improviser durant ces années. Elles ont constitué une longue période d’expérimentation, d’essais et de découvertes, intéressante et motivante d’ailleurs. Nous avons réellement mûri et recentré nos intérêts musicaux, au travers de la redécouverte des disques de John Fahey ou de AC/DC notamment.

La formule a pas mal évolué depuis votre dernier disque ?

Nous sommes passés à un duo acoustique, l’électronique s’est aussi glissée dans le son. On s’est également jetés à l’eau par rapport au chant en duo, et à l’introduction du français dans les textes. Nous n’avons jamais trop attaché d’importance à la productivité. J’aime les disques créés lentement, traversés de moments, et d’émotions différentes.

Comment qualifieriez-vous l’écriture, sur cet album ? La liberté avec laquelle les mots sont associés dans les textes rappelle un peu le surréalisme, non ?

L’écriture des textes de l’album est une espèce de cut-up, un assemblage de bribes inspirées ou attrapées au vol. L’idée est de créer une émotion à partir du clash des fragments. Effectivement, c’est proche du surréalisme. Une forme condensée, peut-être instinctive et teintée d’imaginaire. Notre manière de composer nos morceaux vise à créer une séquence dans laquelle nous incluons par la suite des textes écrits de manière autonome. Les mots fonctionnent comme des jalons dans les morceaux. Même si la musique n’a rien à voir avec la nôtre, des groupes comme The Books nous ont directement influencés dans cette manière de rassembler au sein de leurs chansons des bribes de voix étrangères.

La surprise que peut provoquer l’écoute d’un disque te semble être un élément essentiel ?

Oui ! Nous aimons les disproportions, les changements soudains et l’exagération en général. On vit une époque où tout est bien trop rangé !

Propos recueillis par Didier Stiers

patton-cd.jpgHellénique chevaleresque récital

Sorti ce 18 février, le troisième album des frères Bodson fait partie de ces disques inclassables dont chaque écoute distille des atmosphères changeantes. Pas de confort mainstream, tout concourt à susciter l’imagination et les souvenirs de l’auditeur, un peu à la manière du poétique cadavre-exquis cher à André Breton. Le duo se fait aussi ludique que rigoureux, charge ses downtempos de tension, glisse du français à l’anglais et retour. « Sausages » et « landscapes », « poudre à canon » et « jonquille » : les mots se succèdent comme des fragments de paysages qui se perdent dans le brouillard. Les rythmes fluctuent, les guitares acoustiques croisent des lignes électriques. Emergent les accents lointains du folk ou d’un vieux blues ; on croit tenir un indice, une piste, et on se reperd tout aussitôt dans un bruitage électronique. Insaisissable. Et donc inépuisable, ce disque. (D.S.)

Matamore/Munich – www.myspace.com/pttn

Concerts

– Vendredi 27 février au Botanique, rue Royale 236, 1210 Bruxelles (infos : 02/218.37.32 et www.botanique.be)

– Samedi 28 février à l’An Vert, rue Mathieu Polain 4, 4020 Liège (infos : 0494/42.04.95 et www.lanvert.be)

– Mercredi 1er avril à la Maroquinerie, 23 rue Boyer, 75020 Paris (infos : +33 1 40.33.35.05 et www.lamaroquinerie.fr)

– Samedi 4 avril au Beurskafee, Rue Orts 20-28, 1000 Bruxelles (infos : www.beursschouwburg.be)

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2 Comments

  1. fred

    24 février 2009 à 11 h 50 min

    Une bonne claque, cet album!

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  2. zozo

    24 février 2009 à 18 h 19 min

    yep, très bon !

    Répondre

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