William Sheller s’est installé pour trois soirs, de jeudi à samedi, sur la scène du Théâtre 140, seul avec son piano. Pour le plaisir… Toutes les photos du concert.
On est retourné vingt-cinq ans (et plus) en arrière, jeudi soir quand on s’est retrouvé dans ce Théâtre 140 habité par tant d’anges et d’ombres, en compagnie de William Sheller et de son piano. C’est en 1981, alors en pleine gloire du chanteur à succès que William, se voit contrait de chanter seul devant le public, les instruments de son groupe étant restés bloqués à la frontière. L’expérience lui plaît tant (ainsi qu’au public) qu’il remet ça, officiellement cette fois, en janvier 1983, au Théâtre 140, avant d’y revenir du 2 au 5 février 1984, avec le quatuor Half and Half. Comme le dit Jo Dekmine dans sa traditionnelle annonce d’avant-spectacle, William est un sociétaire du 140.
Est-ce en raison de ce poids du passé et de l’émotion forte qui l’étreint que William, jeudi, s’est d’abord montré fébrile au piano. Autant il est à l’aise pour parler avec son public, dans ce qu’il aborde davantage comme une soirée entre amis qu’un concert, autant « ses doigts pédalent dans la choucroute », comme il dit. « Le vrai métier a commencé ici », avoue-t-il d’emblée, avant de remonter le temps entre mélodies éternelles et petites surprises comme ce « La maison de Mara » de 1975.
William est ému et petit à petit la nervosité va céder le pas devant le plaisir et la complicité. Le public rit souvent des présentations franches, des petites histoires de chansons, de ses plantages, de ses aveux. Il l’aide aussi à retrouver des paroles oubliées (« Heureusement que vous êtes là », glisse, amusé, William). Le public est lui aussi forcément ému face à ces chansons déshabillées, belles comme les filles de l’aurore au bord d’une falaise battue par le vent de Bretagne. William nous fait voyager, de « Genève » à « Vienne » (par l’amie Barbara clôturant de fort belle façon le set).
Nous fait rêver aussi, en nous invitant dans son processus très onirique de création. William n’est pas là pour vendre son disque (d’Avatars, il ne sort que « Félix et moi » dans une version hésitante, qu’il n’avait jamais jouée au piano) mais juste pour retrouver le temps perdu, renouer avec un souvenir et, sans nostalgie particulière, partager un moment rare, la vraie raison pour laquelle on fait ce « métier ». THIERRY COLJON
William Sheller sera encore au Théâtre 140 ces vendredi 27 et samedi 28 mars. Infos www.theatre140.be et au 02/733.97.08.
Symphoman
Les mots qui viennent tout bas
Nicolas
Les miroirs dans la boue
Mon hôtel
Genève
Basket ball
Maman est folle
Simplement
Les petites filles modèles
Loulou
Les filles de l’aurore
Chamber music
J’cours tout seul
Centre ville
Fier et fou de vous
A l’après-minuit
Les machines absurdes
La maison de Mara
Un homme heureux
Félix et moi
Vienne
Rongvaux Pierre
30 mars 2009 à 12 h 44 min
Intéressant concert que celui donné par William Sheller ce samedi 28. Tout en simplicité. Voix si juste et petites histoires que nous connaissons par coeur mais qu’il fait plaisir à réécouter.
Malheureusement, les doigts n’ont pas toujours suivi… L’artiste semblait peu sûr de son jeu, surtout en première partie.
on a beau être un artiste extraordinaire, il faut parfois refaire ses gammes… Par respect pour le public.
Heureusement, les doigts n’ont pas toujours suivi… L’artiste semblait peu sûr de son jeu, surtout en première partie. On a beau être un artiste extraordinaire, On reste un homme et l’imperfection est constitutive de tout homme. Chapeau pour s’être présenté face au public sans avoir la maîtrise totale du clavier !
Laurent Deveux
31 mars 2009 à 11 h 08 min
Question de point de vue. Et il est bien qu’il en existe plusieurs. Pour ma part, me référant à la presse et à la télévision, j’en arrive à me dire que Monsieur Sheller n’a plus trop envie de chanter ces derniers temps. Etait-il “sur les rotules”, ce samedi 28 mars ?
En tout cas, une chose est sûre : son piano, dans le médium de la tessiture, sonnait faux ! Il faut l’admettre, certains des passages du pouce de l’artiste se sont avérés problématiques. Et puis, ces oublis à répétition…
Faut-il que la muse soit à ce point volage, pour qu’elle vous oublie et transforme un présumé moment de grâce en un instant tristement poignant ?
Un joyau, tout de même, au milieu des hésitations : Chamber music, un instrumental tiré de l’album “Univers”. Là, le Sheller qui touche depuis plusieurs décennies s’est réveillé : un léger sourire témoignait de son plaisir manifeste à nous offrir cette petite merveille.
Il convient maintenant de laisser ce musicien exceptionnel se reposer, de réécouter ce qu’il nous a offert de meilleur, en attendant que ce “compositeur s’étant perdu dans la chanson” nous revienne avec une grande oeuvre. Une vraie.
Michel
1 avril 2009 à 8 h 59 min
La nouvelle Grand Oeuvre existe, c’est l’album Avatars…. !
Olive Grain
3 avril 2009 à 18 h 01 min
Le concert du 27 mars était en tout cas vraiment génial: programme bien composé avec chansons de toutes époques,quelques approximations dans les paroles mais pas de gros plantage (hormis un arrêt pour enguirlander un photographe)et “Vienne” en entier sans recommencer trois fois,ce qui est plutôt rare tellement les paroles sont compliquées.Pas de nouveautés issues d'”Avatars” certes, mais des raretés scéniques que sont “Chamber music”, “La maison de Mara” et “A l’après-minuit”.Et puis une effort certain pour se renouveler en anecdotes, même si l’histoire des gâteaux à la cerise reste un véritable sketch incontournable.Les spectateurs ont juste mis beaucoup de temps à dégeler.
Et en plus j’ai trouvé un super site pour en savoir plus au sujet des chansons de William, http://www.shellerophile.net Allez y jeter un oeil il y a beaucoup de choses à voir !