Les Français de Stuck In The Sound donnaient hier soir leur premier concert à Bruxelles, à la Rotonde du Botanique.
Depuis quelques années (depuis l’avènement d’internet comme média privilégié en fait), les groupes de rock français semblent s’être libérés du poids de leur culture nationale: plus honte de faire du rock à l’anglo-saxonne, encore moins de déclamer la chose en anglais mondialisé… Syd Matters, Calc, ou les psychédéliques Aqua Nebula Oscillator, les groupes décomplexés d’outre-Quiévrain sortent enfin du bois hexagonal et on en redemande.
Dans cette même tendance, on trouve les parisiens de Stuck In The Sound qui en sont à leur deuxième album. Alors que le premier «Nevermind The Living Dead» déterrait Nirvana, les Pixies ou le Sonic Youth de «Goo», «Shoegazing Kids», comme son nom l’indique, ratisse la même période de manière un peu plus large, citant la scène noise anglaise à la My Bloody Valentine ou Ride tout en restant fidèle aux américains cités plus haut. Disque bien ficelé, quoique peut-être parfois un peu trop scolaire, mais regorgeant suffisamment de tours de force (son excellente intro ‘Zapruder’, ‘Gore Machine’) et de mélodies relevées (‘Ouais’, ‘Utah’) pour nous pousser à vérifier la valeur du groupe sur scène.
De fait, Stuck In The Sound se dévoile véritablement en concert. Soudés, les parisiens ont joué un set serré et tendu, en parfait équilibre entre déferlements noise et mélodies douces. Surtout, Stuck In The Sound possède en la personne du chanteur José Reis Fontao un meneur capable d’amadouer un public de prime abord assez réservé. Gilet avec bonnette sur la tête (ça sent le vieux gilet fétiche), voix aiguë et maîtrisée, JRF (pour les intimes) mène la danse, saute en l’air, se promène dans la salle pendant que le groupe martèle et au final obtient ce qu’il est venu chercher: un public remonté.
Niveau musique, si à force, les morceaux finissent par se ressembler et restent par trop référencés, la performance irréprochable du groupe, ainsi que le son parfait de la Rotonde («c’est un réel plaisir de jouer dans une salle… au si haut plafond» lancera le batteur à la frappe de bûcheron de Seattle, François Ernie), nous offriront quelques moments de très haut vol, comme ce ‘Zapruder’ (on insiste!) ou le mini tube pixien ‘Toy Boy’ (chanson du premier album qui s’est retrouvée sur le jeu vidéo Guitar Hero, ce qui permet au groupe de voir aujourd’hui s’entrouvrir les portes des Etats-Unis) qui achève de nous remuer. Au final, les Stuck s’offriront deux rappels, pour le plaisir de tous, et nous auront surtout donné l’envie de suivre de plus près la suite de leurs pérégrinations.
Didier ZACHARIE
jorgesarh
17 avril 2009 à 14 h 04 min
Les Stuck sont un groupe de très bon niveau et la scène devint tj eléctrique!!! Votre “papier” est un appel à ‘invitation, voir presque “l’obligation” de devenir curieux de les rencontre sur la scène!! Je suis allé plusieurs fois et à chaque fois j’ai tj envie de les revoir!! Merci pour votre article et avec votre interprétation (pertinente) il aura d’autres fans comme moi!