La pluie s’est invitée pour la dernière journée du Printemps berruyer qui s’est terminé par une « rock ‘n’ beat party » mêlant rock et électro.
BOURGES
DE NOTRE ENVOYE SPECIAL
Après les éloges unanimes récoltés par le dernier album de Ghinzu auprès de la presse française, le premier concert en festival, en plein cœur de l’Hexagone, faisait figure de début d’une conquête qui se poursuivra cet été aux Eurockéennes, au Paléo de Nyon et à tant d’autres festivals européens qui savent très bien que le groupe bruxellois fait partie des groupes à même de dynamiter une soirée.
Il n’en est pas allé autrement, samedi sous le chapiteau du Phénix rempli de six milles fans de rock et de beats qui ont pu, jusqu’à 5 heures du matin, avec un seul billet, passer d’une salle à l’autre aux rythmes de Miss Kittin, Laurent Garnier, Etienne de Crécy, Yuksek, Birdy Nam Nam, Digitalism, etc. Pour ouvrir, à 20 heures, la soirée – inédite à Bourges – il fallait compter sur Izia (Higelin), la petite sœur d’Arthur H qui, au même endroit, deux jours plus tôt, reprenait « La nuit je mens » de Bashung. Izia chante en anglais un rock seventies mâtiné de punk qui ne nous a pas paru particulièrement original. Peut-être qu’en français…
Les deux Ting Tings, après Sporto Kantes, ont d’emblée placé la barre très haut avec leurs beats carrés et basiques qui ont véritablement allumé le jeune public. Il n’en fallait pas plus pour que Ghinzu relève le pari de faire aussi bien sinon mieux. En cinquante minutes, la joyeuse bande a livré le meilleur, le condensé d’un set basé sur les beats hypnotiques qui eurent l’heur de rendre complètement fou un public pogotant et surfant de plus belle. Mission réussie pour Ghinzu arrivé le matin même en bus pour repartir dans la nuit. Rock’n’roll !
De Luciole à Sophie
Dans l’après-midi, trois filles se sont retrouvées dans le palais du duc Jean pour des concerts fort différents. Luciole n’est pas une slammeuse issue du milieu rap mais elle a sa façon bien à elle de faire rythmer ses mots contés sur des compositions de Dominique Dalcan qui l’assiste en claquant dans ses doigts ou en mimant un cuivre, un contrebassiste complétant le trio original très sympathique, même si l’absence de mélodies n’est pas toujours facile à digérer.
La suivait Cœur de Pirate, alias la fort jolie Montréalaise Béatrice Martin. On parle beaucoup d’elle en ce moment, non seulement parce qu’elle est de fait très belle, et qu’elle ne le cache pas, mais surtout en raison de sa voix au timbre blues et à l’accent anglo-saxon, sur des textes français qui relèvent encore d’amourettes d’adolescente. Bref, un charme fou.
Terminait cette triplette féminine, la Grande Sophie en version acoustique. Un batteur, une violoncelliste et un multi-instrumentiste passant du piano à la trompette et au xylophone, restituent les chansons intérieures du dernier disque de Sophie mais aussi le « Courage, courage » qui l’a fait connaître. Tout ça est plus calme mais la personnalité enjouée de la chanteuse marseillaise prend heureusement le dessus et on passe un bon moment en sa compagnie. Et puis quand elle reprend « Dis, quand reviendras-tu ? » de Barbara, il n’ y a plus qu’à céder la place au silence. THIERRY COLJON
Ghinzu sera à Rock Werchter le 5/7 et aux Ardentes le 12/7.
Luciole sera le 15/5 aux Nuits Botanique et le 17/7 aux Francos de Spa.
Cœur de Pirate sera le 12/5 aux Nuits et le 12/7 aux Ardentes.
La Grande Sophie sera à Spa le 21/7.