Karin est toute contente, ce jeudi après-midi, dans les couloirs du Botanique. Dans quelques heures, elle assurera la première partie de Vincent Liben, sur la scène de l’Orangerie. Un Vincent Liben qui apparaît via le sensuel duo « Encore », sur le joli album La vie buissonnière, le troisième de la comédienne et chanteuse.
Si Karin Clercq rayonne, c’est parce que ce midi, elle « a fait » le JT de la RTBF. Bon, ça, ce n’est pas vraiment un exploit. Ce qui touche surtout l’intéressée, c’est que sa grand-mère, qui soufflera bientôt ses cent bougies, a vu sa petite fille à la télé. C’est tout con, dit comme ça, mais dans le cœur de Karin, ce moment de bonheur vaut plus que tous les disques d’or.
Si quatre ans se sont écoulés depuis Après l’amour, l’auteure de Femme X (2002) a dû faire preuve d’abnégation pour poursuivre sa route. Guillaume Jouan, guitariste des trois premiers albums de Christophe Miossec qui signe la musique et la production de Femme X et d’Après l’amour l’encourage à voler de ses propres ailes. « Ça n’a pas été une séparation trop douloureuse, raconte Karin, en sirotant une menthe pétillante. J’ai d’ailleurs réenregistré Fêlure, qui figurait sur mon premier album, c’est comme un trait d’union avec Guillaume… »
Sans maison de disques, celle qui est d’abord comédienne ne baisse pas les bras. « Ces deux événements ont été des détonateurs. J’ai surfé dessus et je me suis retrouvée. J’ai été bien entourée, et le soutien de gens comme Philippe Kopp ou Firmin Michiels m’a été précieux. J’ai le sentiment, avec ce nouveau disque, de sortir de l’école et d’explorer ce qui se cache derrière les buissons. C’est pour cette raison que l’album s’appelle La vie buissonnière. Pour la première fois, j’ai le sentiment d’être plus chanteuse que comédienne, de m’assumer comme telle, en tout cas. J’ai senti aussi que j’ai un public qui me suit, quelque chose se tisse, en tout cas. »
Ce lien devrait être consolidé à l’écoute de La vie buissonnière. Un disque où chaque chanson possède sa propre couleur et son propre univers, sans que cela nuise pour autant à la cohérence d’un album charnel, espiègle mais aussi plus grave. Karin Clercq se décline entre ombre et lumière, avec une tripotée d’excellents musiciens dont Geoffrey Burton (Arno, Bashung, Iggy Pop…) pour un disque poivré et vanillé.
Album La vie buissonnière (Bang ! Music).
Karin Clercq en concert ce 10 mai, en première partie de Cali.
http://www.myspace.com/karinclercq
MANCHE,PHILIPPE