Beirut, la métisse

C’est la formation américaine de Zach Condon, Beirut , qui a officiellement lancé mercredi soir, au Cirque royal, les nouvelles Nuits Botanique.

Les photos du concert

Le vidéo-trottoir à l’entrée du concert

Des Nuits qui illumineront conjointement le Cirque mais surtout la cité de verre, ses salles et son jardin. En attendant d’aller déposer des œufs à Sainte-Claire pour ce week-end, histoire de se poser la soirée sur les grands escaliers extérieurs du Botanique, on retrouve notre ami Zach, qui est monté sur scène à 21 heures tapantes. L’introverti Zach Condon, qui passe allègrement du folk à la musique tzigane en passant par des escapades mexicaines, avait une revanche à prendre. Lors de son concert au Botanique en 2007, dans la foulée de l’intemporel et magnifique The flying club cup, le chanteur et multi instrumentiste était souffrant et quelques semaines plus tard, il annonçait sur son site internet qu’il annulait sa tournée et un passage à Rock Werchter.
La pression, le stress, la médiatisation dont il a fait l’objet ont presque eu raison de la santé mentale de Zach. Qui a pris le maquis au Mexique, notamment, où a été enregistré “March of the Zatopec” le premier de ses deux ep sortis en ce début d’année. Complet depuis plusieurs mois, ce début en fanfare, c’est le cas de l’écrire, le concert très sage et appliqué de Beirut a régalé un public aussi bigarré que l’univers musical de son « patron ».
En petite formation essentiellement cuivrée (tuba, trompette,…), Zach a présenté les plus belles plages de sa jeune histoire. Très retenu, trop peut-être, Zach passe de la trompette au ukulélé avec autant de plaisir et les mélodies, essentiellement tziganes nous replongent dans les films de Kusturica ou même chez Yann Tiersen. Le public est aussi attentif que Beirut est concentré mais les applaudissements chaleureux et nourris rappellent que les spectateurs apprécient.
Et c’est vrai que les arrangements sont soignés, fins, ensorcelants et envoûtants et la voix fragile et délicate de Zach épouse les mélodies et ses contours. Mais il manque ce petit grain de folie qu’on retrouve chez Calexico, par exemple, pour irradier totalement la soirée.
Ce court concert s’est toutefois achevé dans la bonne humeur lorsque des dizaines de personnes ont pris la scène d’assaut. On retiendra de cette bonne heure trop sage, une fin de partie plus festive, la jolie version de « Nantes » et aussi son bel hommage à Serge Gainsbourg en s’attaquant à l’immortelle « Javanaise ».

PHILIPPE MANCHE

A voir la vidéo de l’envahissement de salle, en fin du concert
[youtube -lwATZlDM7U]

[youtube CyUhzHDGuXI]


commenter par facebook

9 Comments

  1. Marc

    7 mai 2009 à 11 h 58 min

    Je n’ai malheureusement pas pu voir les photos. Mais ceux qui voudraient un peu de texte, c’est ici:
    http://www.mescritiques.be/spip.php?article852

    Bonnes nuits bota à tous!

  2. Le Soir

    7 mai 2009 à 13 h 38 min

    Marc, le lien était cassé, voilà donc le lien
    correct pour les photos
    http://portfolio.lesoir.be/v/culture/musiques/nuitsbota/boatanique/Nuits_bota_Beirut/

  3. sebk

    7 mai 2009 à 14 h 32 min

    C’est bien gentil dans le micro-trottoir de “faire regretter aux gens qui ne sont pas venus”, mais si le concert n’avait pas été complet, on y serait allé !!! 😉 Prochaine fois, donc.

  4. cosecorrek

    7 mai 2009 à 17 h 59 min

    Je rejoins Marc pour ses commentaires sur son blog. La qualité et l’originalité du groupe ont été gachées selon moi par la durée vraiment trop courte de la prestation et par cette manière assez maladroite de cloturer le concert en invitant le public à monter sur scène pour finalement … s’y faire tirer le portrait avec les membres du groupe. Moi j’vous le dit, tout fout le camp, y a plus de jeunesse

  5. zaza

    7 mai 2009 à 19 h 35 min

    Je suis partie avant cette montée sur scène. Sans regrets car j’ai trouvé le concert mou des genoux (des deux !). Et puis cet insupportable ukulélé, mais quelle vaste blague d’instrument.

  6. Yves

    8 mai 2009 à 12 h 48 min

    Bon concert, vraiment : la musique envoutante, l’exécution parfaite, public réactif,…
    Le coté un peu geek power des musiciens (grosses lunettes à montures noires, chemise de bucheron à carreau) dénote un peu et montre qu’ils sont un peu à part dans l’univers musical contemporain. Très bien.
    Bon concert donc, mais je m’attendais à mieux :
    – trop peu d’interaction avec le public. Zach signalant meme que la salle est bien silencieuse. Tout le public en attente d’un mot ou d’un encouragement de sa part pour partir en vrille. On était là pour ça.
    – la durée du concert… ok c’est un festival, mais bon on était pas sous chapiteau avec 4 groupes sur la soirée. On a payé le prix fort pour 75 minutes de bonheur… on en aurait voulu plus.
    – et je suis assez d’accord que la fin du concert c’était n’importe quoi. Inviter des danseurs sur scène très bien, mais quand ceux-ci manque de respect au point de venir se mêler au groupe pour poser pour des photos… trop nul.

  7. ffl

    8 mai 2009 à 14 h 08 min

    Concert très (trop) propre et très appliqué en effet.
    Très bonne setlist et très bonne performance de l’ensemble du groupe, mais malheureusement trop court pour une concert en salle avec deux groupes à l’affiche.
    Chouette initiative de leur part de faire monter le public sur scène pour faire la fête, mais on a juste eu droit à un spectacle lamentables de groupies en transe ne pensant qu’à faire des photos pourries au moyen de leur gsm pour pouvoir montrer à tous leurs potes facebook qu’elles étaient montées sur scène plutôt que de profiter de la musique… ridicule (et le mot est encore trop faible).

  8. Anaïs

    8 mai 2009 à 18 h 06 min

    Zaza, tu vas rire (enfin, peut-être pas), mais quand Zach a pris son ukulélé j’ai pensé à toi et je me suis dit que cette fois-ci tu n’aurais sûrement pas trouvé ça ridicule. Je me suis trompée apparemment 🙂

  9. mydivision

    9 mai 2009 à 16 h 32 min

    La vaste blague, “zaza”, c’est de poser des affirmations comme les tiennes destinées à juger comme un tout-puissant ce qui existe autour de soi. Un “je n’aime pas cet instrument” t’aurais engagé toi toute seule. Prudence et la prochaine fois: un petit regard derrière soi, juste pour apercevoir qu’on “cohabite” avec des milliards d’autres.

répondre

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *