Dimanche soir, les Nuits Botanique se posaient au carrefour des nouvelles tendances. Populaires ou alternatifs, les artistes profitent ainsi du festival pour un premier tour de piste où les plus rapides ne sont pas forcément les meilleurs. Contenir la hype, assurer sur scène et affirmer son statut : la tâche est ardue. Mais au bout du tunnel, il y a cette fameuse reconnaissance. Attendus comme les révélations 2009, Telepathe et Charlie Winston comparaissaient devant leurs juges.
Interaction sensorielle défaillante
La Rotonde se remplit petit à petit. Pour chauffer la salle, un couple mixte pour un mixe atypique. Télescopage roc(k)ambolesque entre post-punk et sonorités du monde (rythmes arabisants, mélopées africaines, etc.), la musique de Rainbow Arabia se danse sur un pied, hésitant toujours entre le désert, la savane et le dance-floor. À gauche, chemise à carreaux (dans un style s’approchant davantage du bûcheron canadien que du banquier américain), longs cheveux noirs et guitare au poignet, Tiffany Preston chante comme échappée des Slits. À droite, aux machines, son mari, Danny Preston bidouille des beats saccadés et des samples exotiques. Entre cris stridents et transes arides, le concert de ces deux-là présentent une bonne dose de fraîcheur.
Débarquées de Brooklyn, Melissa Livaudais et Busy Gangnes forment Telepathe. Un premier album (‘Dance Mother’) produit par Dave Sitek (gourou binoclard des excellents TV on the Radio) sous le coude, les filles entament discrètement les négociations. Plantées derrière une barricade de mécaniques technologiques, les deux brunes modulent leurs voix et chantent à l’unisson. Pas passionnante, la formule va rapidement verser dans l’ennui. Imaginés pour danser et célébrer la nuit, les morceaux de Telepathe font du sur place, glacent l’ambiance. Beats préprogrammés et rythmiques spartiates peinent à captiver. Le public applaudit poliment la prestation. Mais au fond, c’est une déception. Une fameuse.
Beau le Hobo
Trois mois seulement après la sortie de son premier album (‘Hobo’), Charlie Winston est sur toutes les langues. Un single entêtant (‘Like A Hobo’) pour seule carte de visite et c’est un Chapiteau plein à craquer qui accueille le bel Anglais. Chapeau noir, gilet bleu, chemise jaune et cravate rouge : l’artiste fait dans le bariolé mais l’assume avec classe et distinction. Charismatique, sympathique, Charlie Winston offre une musique à l’image de ses goûts vestimentaires. Chez lui, tout est varié et coloré.
Un blues électrique par ici, un slow langoureux par-là, l’artiste est un touche-à-tout. Preuve ultime de sa polyvalence, il se risque à une séance de human beat box et s’en tire avec les honneurs.
Chanteur mais aussi – et surtout – entertainer, Charlie Winston catalyse l’attention, danse, passe de la guitare aux claviers vintages, et obtient les faveurs populaires. Il n’est pas rare d’entendre la foule reprendre ses refrains en chœur. Facile, sans forcer. Parfois, pourtant, l’attention retombe. Sur des passages joués au piano, Winston se fait plaisir, pose sa voix de crooner (rencontre probante entre les timbres de Guy Garvey et Randy Newman), ralentit le tempo pour des morceaux assez académiques. Reste que quand il achève son concert par le tube ‘Like A Hobo’, la ferveur est totale. L’énergie à son comble. Assez rock’n’roll, finalement, le garçon quitte la scène.
Mais le public ne l’entend pas de cette oreille. Le héros de la soirée revient pour deux rappels, dont ce fameux ‘In Your Hands’. Ce soir, Charlie Winston était plus fort que la hype. On en reparlera. Encore et encore.
Nicolas Alsteen
shlouk
11 mai 2009 à 16 h 06 min
Je t’ai reconnu SMOOTHIE !
lio
13 mai 2009 à 9 h 18 min
une excellente review du meme concert ppar michel…
http://concerts-review.over-blog.com/article-31356910.html
ca donne des regrets de ne pas avoir été là…