Dan Auerbach à l’Ancienne Belgique, retour vers le passé

Vendredi 22 mai 2009, Dan Auerbach arrive dans ce magnifique box cubique parsemé d’étoiles. Échappé des Black Keys, il a lui-même concocté ce projet solo, nommé « Keep it Hid ». Solo seulement dans l’intitulé, ce soir c’est accompagné de cinq musiciens (” The Fast Five “) qu’il rend hommage à tous ces courants musicaux qui font les racines du rock’n’roll.

Face à nous, à l’apparence “néo-hippie-roots”, les énergumènes nous font l’étalage de leurs talents. Rien qu’à regarder l’horrible veste portée par Dan et les deux pauvres guirlandes qui stagnent au dessus d’eux, on se dit que ce soir l’apparence et l’artifice seront ailleurs, c’est la performance musicale qui prime ici. Et quelle claque. Un claviériste en transe, un batteur qui s’acharne, un autre percussionniste alternant maracas, congas, batterie et triangle. Pas tout en même temps je vous rassure, mais presque. Deux guitaristes, un avec le visage caché par un foulard se démembre, l’autre maîtrise. Et au centre, le chanteur assure le périple avec sa voix d’un autre temps, perdue entre douceur et intensité.

Une atmosphère rétro s’est propagée dans l’AB, l’impression de faire un voyage dans le passé tout en gardant les pieds sur terre. Introspection maximale, le public s’est doucement immiscé dans la bulle de Dan Auerbach et ses comparses: Les corps se trémoussent, les têtes suivent les rythmes endiablés, l’état de transe est proclamé. Le groupe varie ses compositions, passe d’un blues-rock électrisé par des riffs de guitares puissants et millimétrés (“Keep it Hid”) pour ensuite s’engouffrer dans des ballades nocturnes, touchants parfois des bordures psychédéliques (“When the night come”). Une musique qui sonde nos sentiments et fait jaillir sans trop de mal une certaine nostalgie.

Les membres du groupe optent pour une communication minimale entre les chansons, le principal relais avec son public restant la musique. Et on s’en contente allègrement. Rare d’admirer devant soit un tel déballage mélangeant intensité, précision et délicatesse. On pourra toujours déplorer la durée, 1h20 de prestation scénique, mais quel plaisir d’avoir pu se faufiler sans bruit dans la cachette mélodieuse de Dan Auerbach, truffée de torpeur et d’aridité.

http://www.myspace.com/danauerbachmusic

http://www.abconcerts.be/fr/

Simon Even


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