Festivals avec ou sans bière?

PHOTO BELGALa fédération des brasseurs belges et les organisateurs de 17 festivals d’été se rangent du côté de la campagne de sensibilisation « Respect16 ». Ils appellent donc à respecter l’âge minimum de 16 ans lors de la vente et de l’offre de bière. Dans la liste, ne figurent pas les Francofolies, ni Dour ou Esperanzah. Un oubli?

Pour la personne qui se trouve derrière le bar, il n’est pas toujours simple de dire « non » à un jeune de moins de 16 ans qui commande une bière. C’est pourquoi la campagne de sensibilisation « Respect16 » a été lancée l’année dernière. Lors de cette campagne, des conseils et des messages ont été diffusés pour apprendre au personnel des bars à dire non de façon respectueuse, sans compromettre un bon contact.

Cette année, 17 festivals d’été vont également diffuser le message de « Respect16 ». Le personnel des festivals recevra des documents contenant des conseils et des affiches diffuseront également ce message devant et derrière les écrans. En portant un brassard Respect16, les membres du personnel pourront également faire comprendre qu’ils n’offrent pas de bière aux moins de 16 ans.

Les 17 festivals qui participent à cette action sont : Couleur Café, les Lokerse Feesten, Feest in het Park, le Folkfestival Dranouter, Rock Zottegem, Antilliaanse Feesten, Blues Peer, Cactus (Bruges), le Festival Casablanca, Maanrock, Pukkelpop, Rimpelrock, Rock Werchter, Strandfuif Bunker Glabbeek, Suikerrock, Tomorrowland et Les Ardentes.

A contrario, on notera donc que le reste des festivals autorisent – encouragent ?-  la consommation de bières chez les moins de 16 ans, soit, entre autres, pour ne pas les nommer: Dour, les Francofolies de Spa, Tempo Festival, Verdur Rock, Esperanzah! voire encore l’écolo La Semo. Aïe aïe. Faute d’avoir été contactés? Par manque d’intérêt pour la question? Parce qu’ils ont bien conscience de ne pas pouvoir tenir cet engagement? L’initiative de Respect 16, lancée au départ par InBev, notamment dans le Carré, à Liège, est en effet fort critiquée par les associations de consommateurs, pour qui les Brasseurs Belges trouvent là une manière de se donner bonne conscience à peu de frais.

Carlo Di Antonio (Dour, les 3 terrils) se veut rassurant: “si nous n’avons pas intégré au communiqué, je peux vous assurer que nous adhérons évidemment à cette initiative, et nous ferons dès demain une demande pour être ajouté à la liste transmise auprès des Brasseurs”, signale-t-il, avec deux réserves: “D’abord, les – de 16 ans ne sont pas a priori le public de Dour, qui cible davantage les grands ados et adultes. Et par ailleurs, si cette cause est évidemment noble à défendre, elle est peut-être difficile à mettre en oeuvre sur le terrain, où on ne va pas commencer à demander sa carte d’identité à un jeune pour savoir s’il a plus ou moins de 16 ans”.

Si le public de Dour n’est pas d’abord un public familial, c’est bien le cas des Francofolies. Où l’on semble découvrir l’initiative des Brasseurs, jugée “intéressante“.  Avec les mêmes réserves que du côté hainuyer sur la faisabilité concrète de l’opération. Du côté du festival floreffois Esperanzah!, équitable et engagée, même étonnement: “Nous n’avons pas été démarchés par les Brasseurs à ce sujet. Mais nous sommes attentifs à la consommation d’alcool en général, sur le site et dans le camping et réfléchissons aux moyens de mettre cela en oeuvre depuis des années“. Dans le cas précis d’Esperanzah!, l’explication vient peut-être tout simplement du fait que les ponts ont été rompus avec InBev, initiateur du projet Respect1, tente Françoise Janssens, attachée de presse du festival, le  festival namurois se fournissant auprès de la brasserie de Silly.

Confiscation des bouteilles à l’entrée et surveillance dans les campings font partie de l’arsenal des mesures mises en place.”Mais on ne peut évidemment pas tout contrôler“, tempère Françoise Janssens.

(C.Pt avec Belga)


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11 Comments

  1. hihihihi

    25 juin 2009 à 20 h 20 min

    Si Dour n’est pas dans la liste, c’est parce qu’il participe au “Weed 7-77” : les gens de tout âge seront encouragés, plus que d’habitude dans la plaine boraine, à consommer du cannabis.

  2. Simon

    25 juin 2009 à 21 h 41 min

    @hihihi. Ahhh les clichés. Pour faire tous les festivals, je peux te dire qu’on fume autant d’herbe à Couleur Café, qu’à Esperanzah, aux Ardentes ou à Dour. Le pourcentage de fumeurs est le même partout mais il y a plus de monde à Dour qu’aux autres festivals… ceci expliquant peut-être cela.

  3. Noah Dodson

    26 juin 2009 à 7 h 07 min

    Et dans 5 ans on se retrouve au meme niveau qu’ici: pas d’alcool en dessous de 21 ans, tu peux meme pas sortir dans un cafe apres 9h du soir si t’as pas 21 ans, en gros tu peux rien faire..
    J’ai bu ma premiere biere dans un cafe a 13 ans et j’en suis pas mort. Ces lois sont debiles. C’est l’education qui joue sur l’alcoolisme, pas le fait qu’une loi t’interdit de boire en dessous de 16 ans. Si t’as envie de boire, tu trouveras un moyen de boire.

  4. hihihihi

    26 juin 2009 à 8 h 53 min

    Trève de plaisanterie, c’est une initiative complètement hypocrite.

  5. lamidam

    26 juin 2009 à 11 h 05 min

    hennuyer plutôt qu’hainuyer.

    Hypocrisie c’est sûr…Le pti ket qui aura courageusement ramassé ses 10-15 ou 20 gobelets pour avoir son truc gratuit, il va être dégouté et devant sa petite bouille aux yeux brillants, le gentil barman saisonnier, il craquera au final…et puis ce sont les vacances, le festival, il fait beau etc etc…ni vu ni connu…

  6. Tehem

    26 juin 2009 à 12 h 02 min

    C’est vraiment du grand n’importe quoi. Effectivement, je n’y vois qu’une manière pour les brasseurs de se donner bonne conscience à bon compte.

    De 1, dans le rush, les barmans ne vont pas commencer à demander l’âge des clients.

    De 2, les moins de 16 ans sont de toute façon relativement peu nombreux et dans un groupe de pote, il y en a bien toujours un qui a plus de 16 ans. Et sinon, suffit de demander à quelqu’un de plus âgé.

    De 3, ça risque surtout d’encourager les – 16 ans à se murger hors du site avec des bouteilles d’alcool ou à entrer des boissons en douce sur le site.

    Qu’on refuse de servir un ket de 12 ans, ou quelqu’un qui a manifestement dépassé ses capacités d’absorbtion de boissons houblonnées, soit. Mais cette campagne est juste d’un ridicule et d’une inutilité flagrante.

  7. Flakes

    26 juin 2009 à 12 h 25 min

    On va bientot se retrouver en Amérique. Vous savez, le pays de la liberté.

    j’y suis allé un jour avec mes parents. J’avais 15 ans. Je ne pouvais pas entrer dans un bar qui ne faisait pas à manger, je ne pouvais pas etre dirigé vers le bar quand je sirotais mon coca dans la brasserie – snack, je ne pouvais pas fumer, je ne pouvais pas “trainer” en rue, je ne pouvais pas acheter de boisson alcolisée même dans un magasin. La moindre des boisson alcolisée devait etre emballée dans un sac opaque, et j’en passe ..

    Après on s’étonne qu’il y en ai qui “petent les plombs” au moment de passer à 21 ans.

    Mais parcontre je pouvais passer mon permis et rouler en Hummer ou acheter un pistolet mitrailleur.

    Le jour où le monde entier devient aussi con, je me flingue (ca, je peux apparement)

  8. marcz

    26 juin 2009 à 12 h 41 min

    AVEC !!

  9. Nuggets

    26 juin 2009 à 13 h 36 min

    On est en train de vider une certaine culture de sa substance… Restons vigilants!

  10. DourPower

    27 juin 2009 à 9 h 41 min

    Plus facile de faire des actions clowns de ce genre que de réellement apprendre aux gosses les limites à ne pas depasser.

  11. Equipe LaSemo

    29 juin 2009 à 12 h 17 min

    L’organisation du festival LaSemo s’étonne à la lecture de l’article paru dans la version internet du Soir le 25 juin 2009 intitulé « Festival avec ou sans bières ? ».

    Après avoir cité les festivals qui ont choisi de suivre « Respect16 », une initiative des brasseurs belges destinée à interdire la consommation de bière pour les jeunes de moins de 16 ans, le journaliste exprime le fait que les festivals n’ayant pas signé cette initiative autorisent et encouragent la consommation d’alcool pour ces jeunes.

    Nous sommes étonnés de lire que, sans prendre contact avec l’organisation de LaSemo, le journaliste tire ces conclusions rapides qui semblent totalement erronées compte tenu des réalités de ce festival.

    L’engagement de « l’écolo LaSemo » va plus loin que la signature d’une charte orchestrée par ceux qui font la promotion d’un alcool à outrance et le développement d’une accoutumance avec des bières moins alcoolisées.

    D’une part, les personnes travaillant au bar se verront remettre des consignes très claires quand à l’interdiction de servir de la bière à des jeunes de moins de 16 ans, comme la loi l’indique, mais également aux personnes en états d’ébriété.

    D’autre part, une sensibilisation sera proposée aux festivaliers aussi bien concernant les dangers des différentes assuétudes (parmi lesquelles l’alcool) que ceux liés à la consommation d’alcool dans le cadre de la sécurité routière.

    LaSemo travaille également particulièrement l’animation dans son camping, lieu traditionnellement consacré à une consommation sans limite, afin d’en faire un lieu permanent de fête positive.

    L’organisation de LaSemo précise également qu’elle n’a pas été contactée pour rejoindre l’initiative « Respect16 », lancée par InBev. Cela est probablement du à son choix de sortir des filières classiques en privilégiant, pour bon nombre de ses produits (dont des boissons), des fournisseurs locaux.

    LaSemo, le premier festival durable de musiques actuelles, qui aura lieu à Hotton du 10 au 12 juillet, a pour volonté de prouver qu’il est possible de s’amuser tout en respectant la planète.

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