Déjà plus de quinze qu’Asian Dub Foundation remue les foules avec leur mélange détonnant de dub, de punk, de rythmiques endiablées et autres sonorités venues de la région indienne. Groupe engagé, il s’inscrit directement dans la tradition d’un Clash, et peut être vu comme un cousin anglo-pakistanais de la Mano Negra. Rencontre avec le guitariste Chandrasonic et compte rendu du concert à Couleur Café.
C’est la quatrième fois que vous jouez à Couleur Café, c’est un festival qui vous plaît particulièrement?
Oui, oui, on a toujours aimé venir jouer ici.
Asian Dub Foundation est engagé depuis le début contre le racisme et la xénophobie. Vous pensez qu’un festival comme Couleur Café, qui prône le pluralisme et la diversité, peut jouer un rôle social, peut aider à faire évoluer les mentalités, disons plus conservatrices?
J’ose espérer, mais… C’est une question complexe. Déjà, il faut prendre en compte le style de musique qui est proposé. La plupart des gens qui viennent ici sont fans de ce qu’on appelle les «Musiques du monde» bien que cette étiquette ne soit pas très claire… Ce que je veux dire c’est que quelqu’un qui n’écoute pas de musique cataloguée «World» ne viendra pas ici. On a un festival similaire en Angleterre et je ne suis pas sûr que les mentalités évoluent spécialement…
Vous vous êtes rencontrés lors d’ateliers pour enseigner la musique à des enfants d’origine asiatique à Londres, vous continuez de monter des initiatives au niveau social et beaucoup de gens tournent autour du groupe… Peut-on dire qu’Asian Dub Foundation est plus un collectif qu’un groupe?
Non, je ne crois pas. Les gens disent souvent ça, mais on est avant tout un groupe de musique. Mais ce n’est pas pour autant qu’on se contente de faire de la musique. On s’intéresse à ce qui se passe autour de nous. C’est vrai qu’on a fait pas des choses qui ont un encrage plus social comme l’Asian Dub Foundation Education pour permettre à tout le monde de faire de la musique gratuitement, mais on ne s’en occupe plus trop pour l’instant. Mais il y a d’autres choses… En ce moment on travaille avec un groupe mexicain par exemple. Ça dépend de ce qui vient…
Vous avez fait une tournée intitulée «Beatin’ Back the BNP» pour mettre l’accent sur les risques de la montée du British National Party (extrême droite britannique). Le BNP a obtenu deux sièges au Parlement européen. Vous pensez qu’il y a un risque de montée de l’extrême droite en Grande Bretagne?
Le British National Party est une menace réelle. 950 000 personnes ont voté pour ce parti! Ça fait beaucoup. Et il y a beaucoup de circonstances à l’heure actuelle qui font que le BNP risque de grandir et de devenir aussi puissant que le Front National en France par exemple. C’est une menace vraiment sérieuse.
Compte rendu du concert:
La sueur a de nouveau été reine lors d’ un concert d’Asian Dub Foundation. La tente Univers s’est littéralement faite retournée sous les coups de rythmiques tournoyantes et d’énergie pure. Une set-list qui navigue entre le dernier album «Punkara» et le catalogue plus ancien («Fly Over», «Taa Dem», «Buzzin’», «Fortress Europe»,…), un contact réel avec le public et Asian Dub Foundation de confirmer qu’il était un des meilleurs groupes à voir sur scène.
Didier Zacharie
Gecko
29 juin 2009 à 11 h 46 min
Asian Dub était quelque peu décevant pour moi cette année… Pas beaucoup de nouveauté par rapport à ce qu’on a déjà entendu, plutôt un recyclage de samples et trucs qui ont marché sur leurs vieux albums. Les deux meilleurs concerts pour moi auront été Patrice et Groundation… Ce dernier est vraiment un MONUMENT !