Si quelqu’un est sorti gagnant du duel entre Lily Allen et Emiliana Torrini, c’est bien les cinq Américains de Fleet Foxes. La flotte de renards, acclamée de bout en bout par une Pyramid Marquee conquise, a livré une prestation exceptionnelle, jeudi, en début de soirée, pour le premier jour de Rock Werchter. Avant que Placebo, Oasis puis Prodigy ne portent l’estocade au terme d’une très chaude journée. Et après ? Déjà pas mal, non ?Fleet Foxes, le groupe de Seattle, évoque Crosby, Stills et Nash ou les Beach Boys. Le timbre saisissant de Robin Pecknold et les harmonies vocales de sa meute flirtent avec la perfection. Un spectateur va jusqu’à envoyer au bonhomme son t-shirt frappé d’un «I’m on Mykonos Time» rendant hommage à l’une de ses chansons. Hallucinant.
Il est 20 h et il fait encore chaud. Très chaud. On assiste depuis le début de l’après-midi aux scènes classiques de festival où le soleil crame tout sur son passage. Sur la route, chapeaux, casquettes et même bonnets protègent le crâne des vacanciers. Il faut attendre d’être sur le site pour savoir pour qui et pour quoi se déplacent les 80.000 personnes du jour. Oasis, bien sûr, et Placebo remportent le concours des t-shirts les plus visibles.
Pour le reste, c’est la villégiature dans toute sa splendeur. Ça mange pastèques, boit jus de fruits, et bières aussi, mais tout est d’une étonnante sérénité. À tel point que les Eagles of Death Metal, sans doute, avec Nick Cave et ses Bad Seeds, la formation la plus rock’n’roll de ces quatre jours, a ouvert les festivités avec riffs plombés et gimmicks de la mort à tendance Rolling Stones période Exile on main street. Transcendé par la présence de sa maman et de son gamin, Jesse Hughes a envoyé le bois. Au point de chauffer le public comme c’est pas permis avec des chansons sang pour sang rock’n’roll.
Grosse claque au Marquee avec Laurent Garnier. Plus jazz en début de set, à l’image de son Tales of a Kleptomaniac, du nom de dernier album, le musicien n’a pas pu s’empêcher de durcir le ton. Comme lorsqu’il est derrière les platines, avec un répertoire plus électro. La formule est éculée mais néanmoins de circonstance. Garnier transforme le Marquee en dance floor, conscient de l’accueil qu’il reçoit. Histoire de confirmer que c’est bel et bien sous la grande tente que les choses se passent.
Julien Broquet et Philippe Manche
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NA
3 juillet 2009 à 9 h 46 min
Ce que je retiendrai de Werchter:
– Laurent Garnier est un dieu
– The Prodigy a réussi à me réveiller, c’est pas peu dire
– 2 heures de file sous 35 degré sans eau parce que le système de contrôle de tickets foirait, et çà c’est honteux, les boissons à un prix exorbitant, alors que l’entrée est déja chère, absolument tout n’est que marketing et publicité, depuis les écrans géant aux “cadeaux” qu’on vous distribue, histoire que vous deveniez vous-même une pub sur pieds…
Bref, Chapeau aux artistes, mais LiveNation, c’est un corporate truc monopolistique qui fait très peur…
rosas60
3 juillet 2009 à 13 h 43 min
Personne vous oblige à y aller à Werchter… Y’a plein de concerts excitants dans les petites salles (Bota, AB…) ou des festivals un peu plus “humains” que ce mastodonte… Werchter n’est pas fait pous les amateurs de musique – quel intérêt de voir un groupe sur un écrant géant au milieu de 80000 festivaliers avachis dans une prairie et occupés à boire de la bière tiède ? – C’est juste un truc pour faire la fête avec des potes – quand même un peu con de donner 170 euros à LiveNation pour ça.
NA
3 juillet 2009 à 13 h 55 min
Faut toujours goûter avant de juger… 🙂
Jona
3 juillet 2009 à 17 h 05 min
Première participation au “grand” werchter. Souvent déconseillé, je prends le risque en misant sur certains artistes censés faire oublier le reste. 2e grande déception à un concert de placebo, à croire qu’ils ont du s’oublier qq part. La bonne époque d’un placebo “rentre dedans” et innovateur rend vite nostalgique. Je n’aurais noté qu’un nouveau batteur plus impressionnant que le groupe en lui-même.. Bref! Au final, ce ne seront que déceptions en séries. Un public qui semble plus être là pour dire “d’avoir été” plutot que pour la passion de la musique ou des artistes. Werchter, grande usine à pognon, tu ne me reverras plus!