L’enfer du dimanche

Black eyes peas - WerchterDimanche, 13 heures. Tout Werchter est secoué. Les bars, stands, containers, tremblent comme si une escadrille de bombardiers survolait le site à quelques mètres du sol et des têtes chiffonnées. La raison de ce tsunami trouve son origine dans la prestation énoooooorme de Mastodon. Un peu raide pour l’apéro, ces mammouths du death metal décrassent les tympans qui résonnent encore du set d’enfer des 2 Many Dj’s samedi dans la nuit. Certains comatent. D’autres sont déjà en train de déménager tout leur barda du camping au parking pour ne plus avoir qu’à monter dans l’auto en fin de journée et s’en aller retrouver leur train-train.

S’il y a bien quelqu’un, à l’affiche de Werchter, qui incarne la liberté et l’anticonformisme, c’est de Seasick Steve qu’il s’agit. Visage buriné, barbe poivre et sel, voix rouillée au bourbon qu’il sifflote au goulot entre deux morceaux, vêtu dans une salopette crasseuse, le pote de Janis Joplin et de Kurt Cobain est formidable. On l’imagine dans le bar le plus miteux d’un coin perdu de l’Arkansas jouer son blues poisseux en échange d’une cuisse de poulet et d’un pack de bières. Accompagné par un batteur ahurissant, Seasick rappelle R.L. Burnside. C’est ça aussi la force de l’affiche du jour qui alterne metal, blues, rock seventies et soul. La journée s’annonce longue, et probablement imbibée, pour les fans de Metallica qui squattent depuis l’ouverture des portes les premiers rangs de la scène principale. Des fans bien saucés par la laide pluie qui s’est abattue violemment sur le site pendant la fiévreuse prestation de Mars Volta.

Le funk et le r’n’b, ce sera avec les Black Eyes Peas, qui enchaînent interview sur interview avant de s’amuser sur scène autant que le public. Les BEP savent y faire, ça bouge dans tous les sens, ça groove et ça swingue à qui mieux mieux pour le plus grand bonheur d’une grande partie des festivaliers.
En pleine tournée estivale, Ghinzu débarque à Werchter pour la première fois. Vendredi, pendant son concert aux Eurockéennes de Belfort, un SMS nous signalait que le groupe bruxellois était tout simplement royal. Victime d’une coupure de courant pendant «Do you read me », il avait néanmoins dû interrompre sa prestation. Et ce dimanche, rebelote. Après 22 premières minutes où le groupe a rarement aussi bien joué, une sévère panne de courant intervient durant la version électro de « Mine » . Quelques 600 secondes plus tard, les auteurs de Mirror Mirror reprennent le contrôle des opérations et quittent la scène après avoir envoyé leur sulfureux cocktail, « Kill the surfer ». De bon augure avant Les Ardentes, dimanche prochain, où Ghinzu a le légitime honneur de clôturer les festivités.

JULIEN BROQUET
PHILIPPE MANCHE


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5 Comments

  1. Romain

    6 juillet 2009 à 12 h 16 min

    Comme d’habitude la Presse très consensuelle ne fait aucun écho des pris faramineux demandés (entrées, nourriture, boissons). En fait tous les jeunes devraient faire la révolution et boycotter Werchter dont le patron se pavane et s’engraisse au passage au détriment des jeunes bien résignés et bien exploités.

  2. Chrystel

    6 juillet 2009 à 12 h 29 min

    Quand on voit l’affiche proposée pour ce festival, le prix demandé est dérisoire je trouve. Peut-être que le patron s’engraisse mais il propose un programme de qualité dans un festival de renommée mondiale. Si tu devais voir chaque artiste séparément, tu devrais débourser bien plus que le prix du festival…

  3. Jean luc

    6 juillet 2009 à 12 h 49 min

    Dérisoire, 200€ (8067fb pour ceux qui ne souviennent plus)les 4 jours sans avoir encore consommé…
    De renommée mondiale (4€ la douche,3€ la gauffre, 4€ le hamburger) pour ses prix.
    Nous considérant comme du bétail(vous avez un petit point d’eau au milieu de la pature).
    Je ne voudrais même pas voir chaque artiste séparement donc merci Romain, je boycotte

  4. Arnaud

    6 juillet 2009 à 15 h 55 min

    Personne n’est obligé de se rendre à Werchter mais l’affiche était une fois de plus exceptionelle. N’ayant pu obtenir des billets pour Werchter (et oui d’après la loi de l’offre et de la demande -cf. ebay – c’était pas assez cher, lol), je me suis rendu à Arras (bizarre mais c’était pas complet avec une affiche grandiose pour un festival sur une seule scène, mais quelle scène, une des plus belles places d’Europe!. Je confirme que Ghinzu était sensas (pas de panne de courant en France ce samedi). Kaizer Chiefs dément (avec Ricky Wilson qui continue à grimper partout et à se fondre dans la foule). Placebo et Gossip de très bon niveau également. Un peu déçu par Bloc Party, meilleur en studio que sur des scènes de festival.

  5. Laurent

    6 juillet 2009 à 22 h 00 min

    Vous y étiez au concert de Ghinzu à Werchter? Ou c’est un fan invétéré, sourd et aveugle qui vous a envoyé un sms en disant que c’était une magnifique prestation de Ghinzu? Effectivement Ghinzu produit de la musique puissante et entrainante (sur CD) mais leur arrogance sur scène ce dimanche était-elle vraiment utile quand on s’apelle Ghinzu et qu’on cherche à se faire connaître du public Néerlandophone…J’ai pas l’impression que ce passage à Werchter fut une grande réussite pour eux…

    En espérant qu’ils se rattrapent aux “Ardentes”

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