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Mon Dour des Flandres : Selah Sue

par le 16 juillet 2009

selasue.jpgDécouverte il y a trois ans par Milow (Jonathan Vandenbroeck) lors d’une scène ouverte au Depot de Leuven, la jeune femme enchaîne les festivals, cet été. Si Sanne Putseys (à la ville) apprécie aussi le dubstep, qu’elle pratique avec ses camarades d’Addicted Kru Sound, c’est en solo et avec sa guitare qu’on peut la voir et l’entendre pour l’instant. Pas grand-chose de plus à se mettre dans l’oreille d’ailleurs puisque sa discographie se résume actuellement à un ep uniquement dispo à la fin des concerts. A 20 ans, aucune raison de se presser. « Impossible d’ignorer que je suis encore jeune dans ce métier, commente cette admiratrice de Lauryn Hill (qu’elle chante, aussi). Mais ça ne change rien. Ça ne veut pas dire que je ne suis pas capable de réfléchir ou de développer un projet. On admet bien qu’un enfant puisse subir un traumatisme psychologique et qu’un adolescent ressente tout d’un coup le poids du monde ; pourquoi serait-on trop jeune que pour écrire des textes ? J’en écris parce que c’est un besoin pour moi, je veux dire ce que j’ai sur le cœur, et je ressens les choses intensément. De plus, ce n’est pas comme si j’avais expressément choisi de commencer si tôt ! »

Jeudi 16 juillet, Dour, Dance Hall. Le chapiteau est blindé de chez blindé. Même Jacques De Pierpont le souligne, après avoir lâché un « alles goed? » quasi sans accent en guise de présentation. Et c’est donc seule avec sa guitare acoustique qu’elle monte sur scène, devant une foule qui lui réserve un accueil de feu. D’accord, elle compte déjà des fans. Les autres auront de quoi le devenir, parce que c’est d’une voix assurée et pleine de nuances qu’elle déroule ses chansons soul. « Black Part Love », « Mommy », « Fyah Fyah »… Avant d’embrayer ici et là sur un final 100% ragga qui met le public en transe. Ce même public qui, quelques instants plus tôt, s’est assis comme un seul homme le temps d’une ballade. Surréaliste, ce genre de vision. Bref, tout ça pour dire qu’en fonction des circonstances, voilà quelqu’un qui ne manque pas de cran ni de talent. Reste pour elle à ne pas le consumer par une trop forte exposition médiatique ou un trop long délai d’attente avant le premier album (elle vient d’être signée chez Because). Question d’équilibrer, quoi. Fichu métier !

Didier Stiers

www.myspace.com/selahsuemusic

Toutes les photos du festival (Photos : Thomas Blairon, Belga)

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