Casey la voix…

zone-libre.jpgZone Libre avance en dépit des coups du sort. Après qu’Hamé ait fait défaut au projet conçu par la bande à Serge Teyssot-Gay, ce vendredi, sur la scène de La Petite Maison Dans La Prairie, c’est la rappeuse Casey qui a perdu l’usage d’une partie de ses cordes vocales. Notez, il y avait comme un risque, au vu de l’agressivité verbale et musicale de la première demi heure d’un concert comptant parmi les plus attendus de la journée.

Reprenons depuis le début… On pourrait dire qu’avec Zone Libre vs Casey, la France tient désormais son Rage Against The Machine. Mais pour éviter les comparaisons trop faciles (et les comparaisons tout court), on soulignera surtout que c’est la meilleure combinaison qu’on puisse imaginer entre rock et rap : très engagé dans le texte, musicalement bourré d’énergie scénique et d’électricité. On peut aimer Run-DMC/Aerosmith ou Body Count, on est ici à un niveau bien plus intéressant. L’entrée en matière est explosive : les riffs de « L’angle mort » allument la mèche, Sergio est en osmose avec sa guitare, et les deux rappeurs (Casey donc, et B. James) impressionnent par leur flow cinglant chargé de colère. « Le texte est de Nicolas Sarkozy, la musique du Roi Baudouin. De grands auteurs », lâche un peu plus tard la nana dont on devine alors le mal fait à sa voix. Confirmation ensuite quand, entre graves et aigus, elle peine à scander « j’ai déjà purgé ma peine ». Ce qui ne l’empêche pas d’ironiser : « C’est comme si on était à deux dans un même corps. On ne sait jamais, ça peut faire un style. » Au vu de la première partie de cette prestation, on préfère nettement la voix unique. Celle d’un bloc compact, où la musique sert le propos et inversement. A revoir, donc, mais vite !

Toutes les photos du festival (Photos : Thomas Blairon, Belga)

Didier Stiers


commenter par facebook

répondre

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *