Comme on s’en était déjà rendu compte lors de son dernier concert à l’AB, le grand chanteur brésilien est en ce moment en veine juvénile. Entouré d’un groupe de rock et produit par son fils Moreno qui n’est sans doute pas étranger à ce retour aux sources pop sixties de sa musique, Caetano chante l’amour, les lieux ou gens qu’il aime (en italien, zii e zie signifie oncles et tantes), ainsi que ceux qu’il croise, mais aussi la honte de l’héritage de G.W. Bush (« A base de Guantánamo ») ou le fait que contrairement à Osama e Condoleezza, il ne croit pas en dieu (« Diferentemente »).
Différent, Caetano le reste contre vents et marées. Sa voix douce sert des arrangements très délicats, pour ne pas dire dépouillés, fuyant toute forme d’exotisme sudiste, même quand il reprend deux chansons de la sambiste Clementina de Jesus, tirées d’un album de 1976. L’électricité sert, ici, un propos contemporain, moderne, osé, toujours à mille lieux de poncifs qu’il laisse à d’autres. Veloso n’a jamais cessé de créer, d’avancer. Il le prouve une nouvelle fois, de fort belle façon. Emarcy-Universal.
THIERRY COLJON
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