Esperanzah ! ouvre-toi. Il reste encore quelques sésames pour dimanche, la visite d’Abd Al Malik, d’Alborosie ou encore de Smod, groupe emmené par le fils d’Amadou et Mariam. N’empêche. Pour la deuxième année consécutive, le festival des musiques nomades, engagées et plurielles se dirige tout droit vers le sold out.
« Les festivaliers ont acheté leur ticket plus tôt que d’habitude. Je suis ému, troublé même, quand je vois l’évolution des préventes, confie le grand chef de cérémonie Jean-Yves Laffineur, à des années-lumière des ambitions démesurées et de tout gigantisme. 10.000 personnes, c’est la capacité maximale du site. Et nous nous y tiendrons. Il n’est aucunement question de déménagement ou d’extension. »
Depuis quatre ans, les organisateurs font mener des enquêtes sur des échantillons aléatoires de plusieurs centaines de festivaliers. Quelques bénévoles vont à la rencontre du public. En quête d’avis, de conseils… De critiques aussi. Les enseignements qui s’en dégagent ? On se rend d’abord à Esperanzah ! pour son identité artistique. Sa programmation. « Nous tentons d’associer une ou deux têtes d’affiche à de l’inédit, de la découverte, reprend Jean-Yves Laffineur. Il n’y a pas 36.000 stars dans les musiques du monde. Mon leitmotiv, c’est de surprendre avec des choses qu’on n’a pas l’habitude d’entendre. J’aime explorer tous les continents, mettre en évidence les métissages improbables. »
Sans tomber dans de grands écarts inexplicables. On peut ergoter sur la présence cette année de Charlie Winston (il avait tout de même sorti son premier album avec le soutien de Real World, le label de Peter Gabriel). Esperanzah ! ne bouffe pas à tous les râteliers alors qu’on a déjà entendu les Tellers et Bénabar dans un festival de world music, Soldout et Front 242 lors d’un événement francophile ou les New York Dolls dans un rassemblement métal. « J’ai deux scènes (Côté cour et Côté jardin), deux tendances, deux dynamiques. J’essaie simplement de m’y tenir. »
Après la musique, Esperanzah !, c’est un décor. Somptueux. Une ambiance. Cool et décontractée. « L’Abbaye de Floreffe est splendide et nous sommes parvenus à l’habiter. A créer une ambiance particulière. Chez nous, on peut voir tous les concerts. Jamais les sets ne se chevauchent. Quand on n’aime pas un groupe, on peut se promener dans le souk, aller au cinéma ou partir à la rencontre des artistes plasticiens. A Esperanzah !, on peut trouver le silence. Ça peut sembler con mais j’adore l’idée que des gens puissent faire la sieste. »
« J’apprécie énormément la prise de risque dans la programmation, commente Olivier, un spectateur averti. Il n’y a pas 36 groupes par jour mais je fais pourtant chaque année une découverte ou deux. Le site est magnifique. Tout particulièrement le soir. Quant à la bouffe, elle est largement meilleure qu’au Pukkelpop, à Dour ou à Werchter… »
En attendant, d’après Jean-Yves Laffineur, 50 % des « Esperanziens » ne sont pas des habitués des festivals. Esperanzah ! touche un autre public. Séduit avec son caractère militant. La mise en évidence de sa démarche humanitaire. « Développement durable, respect, citoyenneté… Nous sommes relativement précurseurs dans un certain nombre de domaines. Et les valeurs que nous véhiculons vont, je pense, à la rencontre d’une frange de plus en plus importante de la population. »
Fidèle à ses principes, Esperanzah ! est à l’écoute. S’adapte. « L’année passée, on nous a reproché des files trop longues. Aux toilettes mais aussi à l’entrée. Nous avons mené notre réflexion. Augmenter la fluidité constitue notre grand combat pour cette nouvelle édition. On peut désormais obtenir son bracelet pour le festival au camping. Ça devrait désengorger les caisses de 2.000 à 4.000 personnes. » Avis aux amateurs dominicaux.
JULIEN BROQUET
julien
1 août 2009 à 13 h 28 min
mise sur pieds par D’autres M’Ondes, Radio Campus, Radio Panik, RUN, 48fm et d’autres.
http://radio.esperanzah.be/
kozmik
3 août 2009 à 9 h 02 min
J’étais là vendredi et je n’ai rien vu de transcendant. Pour Charlie Winston, il n’a aucun charisme et aucune présence scénique. Plutot l’air d’être la figure de proue d’un coup monté par une firme de disque.