Le roman photo d’Esperanzah – Dimanche

Danakil à Esperanzah ! Après un début de journée bien arrosé, la pluie s’est calmée, avant de redoucher tout le monde. Le roman-photo de ce dimanche à Esperanzah !

Attention à la fermeture des portes, il est 14h
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Les voitures sont en nombre le long de la nationale. En poussant un poil plus loin que le rond-point, bingo, une place pour se parquer. A l’entrée de l’Abbaye, l’embouteillage est juste apparent : 10 minutes à patienter question file, et nous voilà dans la place, croisant le petit train. Côté Cour, les Caricoles et les Noces de Zink lancent la fête : « On a mal dormi, mais on est content d’être là. » Nous aussi, tiens ! Surprise : la pluie s’est méchamment calmée.

Fredy Massamba, direction Congo Brazza
Massamba à Esperanzah

Croulant sous ses appareils photo, Sylvain (notre photographe) m’arrache les mots de la bouche : des percussions à cette heure de la journée, sur l’esplanade de verdure Côté Jardin, c’est un choix idéal. Ça chaloupe et ça ondule, sur fond de section rythmique. Un petit coup d’œil au pied de la troisième scène ? Elle est occupée par Maky, son dj, son guitariste et son joueur de cajon. Encore un qui démonte les clichés attachés au rap. Son truc, c’est aussi l’impro ; celle du jour met des sourires sur les visages et fait lever plus d’une paire de bras.

Monsieur Météo a loupé le départ
Danakil à Esperanzah !

Il pleut. Il re-pleut. Notez, une abbaye sous la pluie, c’est joli aussi, mais ça ne fait pas l’affaire du public qui court s’abriter qui sous un arbre, qui sous l’auvent d’un stand. Côté Cour, l’enthousiasme n’est pas refroidi pour autant. Avec leur reggae « roots », les Français de Danakil font le plein. Classieux, ces jeunes gens, avec leur trio de cuivres tout de blanc vêtu. Dans les premiers rangs, le kaki, le rouge, le jaune et le vert dominent. Plus loin, on hume quelques volutes… dépaysantes.

C’est loin, les Andes?
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On attend Eva Ayllon sur la scène du haut. L’ambassadrice de la musique afro-péruvienne à la promo de laquelle participe activement David Byrne, est précédée par une animation théâtrale reprenant les thématiques de cette édition 2009 : « le travail décent » et « la musique, à quel prix ? » Un guitariste de chez nous et une agricultrice sud-américaine font part de leurs déboires. On imagine qu’en 30 ans de carrière, Madame Ayllon a dû en voir des vertes et des pas mûres elle aussi. Pour avoir lu quelque part qu’elle était la Tina Turner du Pérou, on pouvait peut-être s’attendre à quelque chose d’un rien plus sauvage par moments. Cela dit, ça reste sensuel et quand la chanteuse vient onduler au devant de la scène entre ses musiciens promus danseurs, ils sont nombreux, dans le public, à l’imiter. Ajoutez une voix qui monte en puissance avec les minutes et deux cajons qui font grimper la température, et vous aurez une petite idée de ce que nous a valu l’un de ses rares concerts européens.

SMOD à toute vapeur
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Le dimanche à Bamako, c’est le jour des mariages. A Esperanzah !, c’est le soir de Smod, trio malien formé autour de deux rappeurs et de DJ Sam, le fils d’Amadou et Mariam, lui aussi pas mal habile à la guitare et au chant. Imaginez les mélodies les plus entraînantes du couple cher à Manu Chao et secouez-les à coups de flow contagieux : dans les premiers rangs Côté Cour, il y en a pas mal qui sentiront encore leurs mollets lundi matin. Le moment festif de ce troisième jour en tout cas, en français et en bambara dans le texte.

Direction Gibraltar
Abd al Malik à Esperanzah

Abd Al Malik est assurément la tête d’affiche de ce dernier jour. Un petit peu la star aussi, aurions-nous envie de dire quand, pour cause de table ronde avec quelques médias, les autres occupants de la salle de presse sont priés d’aller patienter à l’extérieur. Soit… Le garçon apparaît autrement plus sympathique côté concert. En plein air, le son est évidemment plus dense, les musiciens plus présents. Moins intimiste qu’aux Nuits, mais toujours aussi généreux dans l’envie de communiquer et de faire participer. « C’est du lourd »… Porté par le piano, cet extrait de « Dante », son dernier album en date, impose le silence. Et puis vient « Conte alsacien » qui fait valser. « Faites du bruit, messieurs dames ! » « Est-ce que vous êtes encore là ? » A chaque fois, le public se montre en voix, toujours demandeur comme il le sera encore en réclamant un rappel. L’inévitable « Gibraltar » en l’occurrence, restitué ici dans une version bourrée de swing.

Didier Stiers


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