Trois questions à SMOD

smod-2.jpgIls sont trois: DJ Sam au chant et à la guitare, Ousco et Donski, deux rappeurs bondissants. Ce dimanche à Esperanzah!, ces Maliens-là ont pas mal fait remuer le public massé Côté Cour. En septembre, ils écumeront les scènes françaises, en première partie de Manu Chao.

 

Quelle est la principale différence entre l’actuelle génération d’artistes maliens, la vôtre donc, et celle de vos parents, la précédente?

La vieille génération était très traditionnelle. La nouvelle génération est plus engagée, dans les textes, et la musique s’est un peu modernisée. Mais la musique malienne en elle-même n’a pas changé. Le hip hop est une musique plutôt récente, au Mali. Les anciens ne comprenaient pas ce qu’on racontait, c’était “chaud”, pour eux. A la fin des années 90, ça a commencé à les marquer, ce public a plus prêté attention à ce que disent les jeunes. Aujourd’hui, franchement, c’est bien accepté par toutes les générations.

En quoi votre style est-il particulier, d’après vous?

Notre style est un peu particulier: on peut dire que nous sommes le premier groupe de rap malien à faire du live. C’est notre atout, que les autres n’ont pas. Par rapport aux textes, nous sommes plus traditionnels que par rapport à la musique. Même si le public ne comprend pas la langue, parce qu’on utilise le bambara ou l’anglais, il sait en tout cas que c’est du rap.  

Si l’on admet que certaines des racines profondes de la culture hip hop sont africaines, que vous évoque le fait qu’aujourd’hui, de plus en plus d’artistes africains s’y mettent à leur tour?

Le rap n’était pas beaucoup travaillé ou pratiqué, en Afrique. Les Africains ont découvert le rap avec les Américains. C’était tout nouveau pour nous. La nouvelle génération en a pris conscience, et a repris ce style à son compte. Mais quand on n’a pas les moyens de passer des heures en studio, ou de tourner des clips par exemple, c’est normal que ça prenne du temps.

Didier Stiers

www.myspace.com/smodbamako


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