Hooverphonic reviendra avec une nouvelle chanteuse. Mais en attendant, Alex s’amuse avec Hair-Glow, un album solo électro.
Alex Callier s’est offert le luxe, cet été au Pukkelpop, de présenter son nouveau projet intitulé Hair-Glow. Tout habillé de blanc, il prend le micro et délaisse sa basse pour jouer au crooner de l’électro eighties, osant nous rappeler, avec ses propres chansons, les grandes heures de Human League, Heaven 17, New Order…
Son nom n’apparaît qu’au verso du disque, avec la mention programmed, produced and mixed by. Une discrétion qu’Alex, toujours de blanc vêtu, nous a fait une joie d’expliquer : « Je ne voulais pas que ce projet passe pour mon premier disque solo. J’utiliserai mon nom le jour où je ferai un album de singer-songwriter. Ici, Hair-Glow est plus un concept autour de l’électronique des années 80. Je ne veux pas non plus traîner ça toute ma vie. »
Avant le départ de Geike
Ce disque, Alex y avait déjà pensé au début de 2008, avant qu’un soir d’octobre, Geike lui annonce son désir de quitter Hooverphonic : « Cela n’a de fait rien à voir. C’était prévu. Tout comme Raymond avec son groupe The Ditch. Geike aurait pu faire de même avant de revenir à Hooverphonic mais en même temps, je comprends qu’elle ait envie d’autre chose. Elle avait 17 ans quand elle a intégré Hooverphonic. Aujourd’hui, elle a besoin de couper le cordon ombilical. Je lui souhaite bonne chance dans sa carrière solo. On se parle encore de temps en temps au téléphone. J’ai commencé à écrire des chansons pour Hooverphonic pour lequel on cherche toujours une nouvelle chanteuse. »
Sur Hair-Glow, Alex chante, sans briller autrement qu’avec sa brillantine mais avec un aplomb convaincant et l’assiste une petite nouvelle dénommée Tessa De Block : « Je ne voulais pas dépendre d’un nouveau chanteur. Je cherchais quelque chose de plus léger, un disque à faire tout seul à la maison. Je ne suis pas un grand chanteur mais pas plus que ne l’était, à ses débuts, Dave Gahan (Depeche Mode), Bernard Sumner (New Order) ou Neil Tennant (Pet Shop Boys). Je tiens à rester naïf et à m’amuser. Tessa est aussi claviériste et nous accompagne sur scène. Pour Hooverphonic, j’ai pensé à elle mais je pense que sa voix est trop proche de celle de Geike et puis, elle est très jeune et fragile. Je ne voudrais pas qu’elle soit la cible de critiques et de comparaisons. »
La soulglow d’Eddie Murphy
Habitué aux ambiances low-tempo et mid-tempo et aux cordes, Alex avait envie de s’amuser avec des beats électroniques et une musique dance up-tempo qu’il ne pouvait défendre sous le nom d’Hooverphonic : « Ça n’a rien à voir. Ici c’est plus un hommage à mes années d’adolescence, à la musique que j’écoutais à cette époque. Mais il ne s’agit pas que d’un gimmick, de sons d’époque. Il y a des chansons derrière. J’ai tout composé au piano et mon souhait est toujours d’en donner une version acoustique. Je tenais à ce qu’il y ait du fond tout de même. Avec humour. On a surtout retenu de cette musique des années 80 le côté synthétiseur, oubliant qu’il y avait de grandes chansons derrière. »
Hair-Glow, allusion à la brillantine dont il se sert pour se coiffer, est en fait une erreur : « Je voulais aussi faire allusion au film Un prince à New York, avec Eddie Murphy, une autre star des années 80. Il y a cette fameuse scène avec la brillantine qui tache les fauteuils. Mais, je me suis trompé, c’est soulglow, dans le film. Mais ce n’est pas grave. »
Alex tient à rester cool par rapport à tout ça. Il n’a pas la pression d’un Hooverphonic toujours très attendu. Ici, il s’amuse. Il a créé son propre label (Mono-tone) pour avoir une totale liberté artistique. Quant à la sortie du prochain album d’Hooverphonic, tout dépendra du succès de Hair-Glow qu’il a vraiment envie de défendre sur scène. En vrai entertainer qu’il est !
Hair-Glow sera en concert le 7 novembre à l’AB-Club, après Vive la Fête (une seule billetterie). Infos sur www.abconcerts.be.
Hair-Glow
Ces années 80 synthétiques ne cessent de ressurgir comme un mauvais cauchemar mais Alex Callier, s’il se donne à fond dans l’hommage, la caricature et le gimmick, n’oublie pas de composer des chansons qui tiennent bien la route. Cette gâterie s’écoute avec plaisir.
Hair-Glow (Rough Trade).
THIERRY