Avec « In this light and on this evening », les Editors sortent les claviers et font dans le rock eighties de stades.
On peut dire ce qu’on veut. Les Editors, ce sont quand même des Joy Division du pauvre.
Des Joy Division 2.0 qui auraient fait de la gonflette (et pris des hormones de croissance) pour jouer dans la cour des grands. Les salles de 10.000 personnes. Celles où on regarde le concert sur écran géant en sirotant une bière à 5 euros.
Un peu vite rangés dans la colonne Interpol et dérivés, les Britanniques marchent plutôt avec leur troisième album sur les traces des Killers et des Kings of Leon. De tous ces groupes ordinaires, sans éclairs. En fait sans rien de plus que beaucoup d’autres si ce n’est un énorme son, une toute grosse production. Assez toutefois pour nous convaincre qu’In this light and on this evening se vendra par camions.
Pour se rassurer, on pensait le retour aux années 80 passager. On n’est toujours pas parvenu à s’en dépêtrer. « Au bon endroit, au bon moment, dans la bonne lumière et le bon soir (In this light and on this evening quoi), ce que vous avez déjà vu 1.000 fois peut encore vous couper le souffle », expliquait Tom Smith au New Musical Express cet été. Le chanteur des Editors mettait surtout le doigt, à cette occasion, sur une chose. On a déjà entendu son album 1.000 fois.
« Joy Division n’est pas l’une de nos influences majeures. Ce n’est guère un groupe que nous adulons, s’empresse-t-il de préciser. Evidemment il y a des similarités entre sa musique et la nôtre. Notamment au niveau de la voix. Mais beaucoup de gens ont l’air de penser que Ian Curtis était le premier chanteur de rock baryton alors que ce n’est pas du tout le cas. Presley et Morrison l’avaient été avant lui. Je pense qu’il y a quelque chose de mythique derrière tout ça provoqué par son destin tragique. On a tendance à protéger l’héritage de ceux qui partent très tôt. »
Nouveau chapitre dans leur histoire
Pour vous donner une idée de ce que représentent les Editors en Angleterre, le Mail on Sunday les a élus deuxième plus grand groupe britannique de la décennie. Juste derrière les Arctic Monkeys. « LE groupe britannique des années 80, ce serait assurément pour nous Echo and the Bunnymen », rebondit Smith.
Si on parle autant des eighties, c’est que les gars de Birmingham usent et abusent de claviers sur ce décevant troisième album. « Ecrire des chansons avec un nouvel instrument permet de se renouveler. De changer de son. Ça peut sembler évident. Mais pour le même prix, tu deviens fainéant et tu composes encore et encore les mêmes chansons avec ta petite guitare. Le synthé apporte un côté cinématique et dramatique à notre musique. Chez certains, il est trop ensoleillé, propre, policé, parfait. Chez nous, il est sale, méchant, caillouteux. »
Les Editors ont très vite avoué qu’In this light and on this evening avait été influencé par la musique de Blade Runner et le générique du premier Terminator sorti sur les écrans en… 1984.
Leur album de science-fiction a été produit par Mark « Flood » Ellis. Célèbre pour son travail avec U2, Depeche Mode, les Killers, Nine Inch Nails ou encore les Smashing Pumpkins. « Ce disque est plus électronique que les précédents mais il a, en majeure partie, été enregistré en live. Nous avons essayé absolument tout ce qui nous passait par la tête. Même si nos idées pouvaient sembler bizarres, saugrenues. Certains fans seront sans doute décontenancés. Les avis seront plus que probablement partagés. Mais cet album constitue vraiment un tout nouveau chapitre dans notre histoire. »
Un chapitre qui évoque en 43 minutes et seulement neuf morceaux, l’amour brisé, l’absence d’un dieu, la violence éthylique, la perte de toute confiance en ceux qui nous dirigent.
Youpi, c’est la fête…
JULIEN BROQUET
« In this light and on this evening », chez Pias.
En concert à Forest National le 7/11, à l’Atelier (Luxembourg) le 13/11.
MM
7 octobre 2009 à 10 h 48 min
Lorsque j’ai entendu leur single “Papillon”, qui m’a déjà suffi, j’ai cru entendre un groupe d’Electro Body Music…
Encore un groupe qui a mal tourné. Dommage, leur premier album était bien.
OL
7 octobre 2009 à 16 h 59 min
La comparaison est facile avec Ian Curtis, mais pour l’ensemble, leur musique me fait plutôt penser à un Dépeche Mode inspiré… ce qui n’est pas arrivé depuis longtemps.
zaza
7 octobre 2009 à 20 h 46 min
Les Editors sont à Joy Division ce que Lidl est à la gastronomie.
Noah Dodson
7 octobre 2009 à 22 h 08 min
Ces pauvres British, ils ne savent plus quoi faire…
nkotb
9 octobre 2009 à 14 h 21 min
certains le disent pourtant depuis déjà bien longtemps : http://newkicksontheblog.blogspot.com/2007/06/editors-end-has-start.html
manu007
10 novembre 2009 à 13 h 00 min
Etonnant que nous n’ayons aucune critique du concert de samedi dans le soir alors que l’on en retrouve dans tous les quotidiens! Peut-être parce que le concert était bon et que le journaliste du Soir aurait du revoir son jugement.
Personnellement j’ai trouvé que les nouveaux titres sonnaient bien en live et je continuerai à les suivre avec beaucoup de plaisir. Vu le monde à Forest, je ne serai pas le seul!
Nine
28 septembre 2017 à 9 h 36 min
Quel est donc l’intérêt de comparer Jan Curtis et Tom Smith?
Il faut être bien à court d’idées ou de talent pour se contenter de comparer deux musiciens uniquement parce qu’ils ont le même timbre de voix.
On aime Editors parce qu’ils font du Editors et cela n’a rien à voir avec Joy Division ou Interpol.
Tom Smith est un type passionné, talentueux.
Je vous souhaite autant de talent que lui, dans votre domaine, monsieur l’Inrock du pauvre
DD
10 novembre 2009 à 21 h 16 min
Frontstage / le blog rock du pauvre …..
lugefri
17 janvier 2011 à 20 h 55 min
Natalie saidaloud to her facethat made a gurney, another expensive sale, she stared