Sur les traces des Grizzly

Grizzly BearC’est un fameux défi que d’adapter à la scène une musique comme celle de Grizzly Bear et tout particulièrement un album féérique comme Veckatimest. A fortiori sans chorale de gosses et quartet de cordes. On trouve le disque incroyable. Dimanche, au Cirque royal, on a assisté à un bon concert. Par moments fantastique, à vous glacer le sang et filer la chair de poule. A d’autres décevant. A l’image d’un Two Weeks tout plat malgré la présence pour le coup de l’arrangeur Nico Muhly.

En fait, avec ses sensations fortes, ses hauts, ses bas, on a vécu le concert de Grizzly Bear comme un tour de montagnes russes. Perplexe devant certains arrangements, mais bluffé par quelques interventions de Chris Taylor qui jongle avec la basse, le saxophone, la clarinette… Déçu par la voix d’Ed Droste, maniérée et qui rend mieux sur disque, mais charmé par celle, renversante, de Daniel Rossen (dont on vous recommande une nouvelle fois le projet parallèle Department of eagles).

« Il y a trois ans, à Bruxelles, nous jouions dans une petite salle, nous faisions piquer nos instruments et notre matériel. On nous avait prévenu que le Cirque était grand. On ne s’attendait pas à ce qu’il le soit autant. » Plus de 1500 personnes avaient réservé leur soirée pour applaudir le folk onirique et baroque des quatre artisans de Brooklyn. Entendre pour de vrai Southern Point et Cheerleader (mais malheureusement pas le merveilleux All We Ask) extraits de l’un des plus beaux disques de l’année. Une heure dix de concert… Un peu short quand même.

Les ours new-yorkais reviennent pour un court rappel. Une reprise des Crystals. He hit me (And it felt like a kiss). C’est finalement un peu le sentiment qui nous habite. Un sentiment ambivalent. Mitigé. Une satisfaction teintée de regrets. Qui aime bien châtie bien…

Julien Broquet

Setlist :

« Southern Point », « Cheerleader », « Lullabye », « Knife », « Fine for now », « Two Weeks », « Colorado », « Deep Blue see », « Ready, Able », « I live with you », « Foreground », « While you wait for the others », « On a neck, on a spit ». Rappel : « He Hit me » (The Crystals).


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3 Comments

  1. The Mole

    9 novembre 2009 à 18 h 02 min

    Pas du tout vécu ça comme ça. Si ce n’est le set un peu short, c’est vrai. Mais l’essentiel est qu’ils aient su si bien transposer sur scène l’onirisme de la plaque. Le set était servi par un éclairage très particulier qui ajoutait une touche féérie de Noël à la prestation. Sinon, chapeau, oui, à Chris Taylor, qui était aussi le plus causant de la bande. Bref, pas de montagnes russes pour moi. Mais une belle envolée druidique. Mais un peu courte, l’envolée, juste.

  2. The Mole

    9 novembre 2009 à 18 h 06 min

    C’est bien simple, s’il n’y avait pas Jay Reatard, ce soir, au Bota, j’allais revoir les ours à Cologne (ils jouent dans une ancienne église, ce soir, ça doit ajouter son grain d’encens à la féérie druidique que j’évoquais) 😉

  3. cler

    10 novembre 2009 à 17 h 12 min

    Plus ou moins d’accord avec la critique, surtout en ce qui concerne certains arrangements parfois aléatoire. Mais dire que la voix d’Ed Droste est maniérée est exagéré. Elle était par contre trop forte par rapport à celle de Daniel Rossen. Et comme le dit The Mole, l’éclairage était superbe.
    Une grosse déception de n’entendre aucun titre de “Horn of Plenty”, un album pourtant extraordinaire. Et le temps, un peu plus d’une heure, ce n’est vraiment pas assez.

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