Avant les Zénith et Forest-National de 2010, M a entamé une tournée des « petites » salles, comme l’Aéronef de Lille, jeudi et vendredi, avant la Cigale à Paris et, chez nous, l’AB le 18 décembre. Un nouveau spectacle en noir et blanc qui donne enfin l’occasion à Matthieu Chedid de se démasquer.
Perchée dans un improbable complexe urbain futuriste intitulé Euralille, l’Aéronef reste la salle rock de Lille, comparable à notre Ancienne Belgique. Comme tout le volet 2009 de la tournée de M, c’est archi complet ces jeudi 3 et vendredi 4. Après le groupe Gush, le rideau tombe à 20h30 sur une scène immaculée. Tout est blanc : les pieds de micro, les instruments, le décor… Et puis apparaît M, d’abord en ombre, puis en noir, révélant une perruque digne du chanteur de Tokio Hotel, des lunettes folles et un costume comme on n’en voit plus que sur les scènes de Las Vegas. Ça ne s’arrange pas du côté d’Elvis M qui puise d’emblée dans le répertoire de Mister Mystère. Son groupe a perdu Vincent Segal, mais pas le déjanté masqué Cyril Atef aux percussions. M s’est entouré de toute sa famille, avec sa petite sœur Anna aux claviers et vocalises, son petit frère Joseph à la batterie et son autre sœur, Emilie, aux visuels. La bassiste Élise Blanchard, le guitariste Pierre Cohen et le claviériste programmateur Pierre Boscheron complètent une équipe vite déchaînée. L’énergie, il est vrai, déployée par Matthieu est communicative. On est heureux de redécouvrir son adaptation française de « Close to me » de Cure alors que « Qui de nous deux » et « La belle étoile » se fraient un passage parmi les nouveaux titres. A retenir la mise en scène en cinéma vérité de « Hold-up » emprunté à papa Louis.
Arrive ensuite l’hommage à mamy Andrée (Chedid), l’auteur de « Je dis aime » et de « Je me démasque » : le moment névralgique du concert, celui où Matthieu, enfin (c’est fou et inexplicable comme ça soulage !), enlève son postiche et devient lui-même. Mais le chapeau et les lunettes noires ne sont jamais loin.
M n’oublie jamais de partager son plaisir avec le public. Pour « Ammsétou », il en fait monter quelques-uns, refilant sa guitare à une spectatrice, prenant un enfant de 5 ans sur les épaules, embrassant tout le monde… Cette générosité, on la retrouve dans ses solos de guitare, toujours aussi renversants, et dans cette joie compréhensible à puiser dans l’album Je dis aime, avec « Le complexe du corn flakes », « Onde sensuelle » et « Mama Sam ». « Matchistador » nous ramène à son Baptême, avant un ultime rappel avec « L’élixir ».
M a tout donné, en plus de deux heures, fidèle à sa réputation d’entertainer ne se prenant pas au sérieux. Le roi des ombres est de retour. Et on peut compter sur lui pour nous ravir tout au long de 2010.
Thierry Coljon
M sera à la Cigale à Paris du 8 au 12/12, à l’AB le 18/12 (complet !) et à Forest-National le 15 avril. Infos 0900/260.60.
zaza
5 décembre 2009 à 0 h 58 min
Je le trouve très beau sur cette photo. Et absolument pas kitsch.